dimanche 8 février 2009

Une gêne.

Simon, l'élève de mon lycée responsable de l'UNL (Union Nationale Lycéenne), m'a envoyé ce week-end plusieurs courriels, un peu désespérés, dont je vous résume la teneur: les lycéens sont découragés, les profs ne bougent pas contre la réforme Darcos, alors qu'ils sont les premiers concernés: les lycéens sont là pour trois ans, les enseignants pour au moins trente ans (sic). "Tout seul, on n'arrivera à rien", m'écrit Simon.

Je lui réponds ce que je lui ai déjà répondu: un professeur ne peut pas déontologiquement laisser croire qu'il manipule, encourage, influence, de quelque façon que ce soit, les élèves. Il faut être rigoureux et strict sur ce point. Sinon, l'école publique serait soumise à toute sorte de dérives. Un front commun "profs-lycéens" me gêne. Rien ne nous empêche de nous retrouver ensemble dans les grandes manifestations intersyndicales. Mais organiser un mouvement spécifique, non, ça me gêne.

Je suis un peu surpris que les lycéens aient à ce point besoin du soutien des profs. Par le passé, ce genre de mouvement était autonome et tenait à son autonomie, quand il n'était pas parfois, mais il y a bien longtemps, anti-profs. Signe des temps?

Le problème de fond, c'est que la réforme est suspendue, que le gouvernement repart de zéro, en gardant certes son intention de changer le lycée. Je vois mal comment, dans ces conditions, le mouvement lycéen pourrait être réactivé. Des débats seront organisés, au sein de l'Education Nationale. Les lycéens auront la parole. Je crois que c'est surtout dans ce cadre-là que leur cause pourra avancer.

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