jeudi 26 février 2009

L'or et la vase.

J'avance à petits pas dans mes corrections du bac blanc, mais ce qui compte, c'est d'avancer. Sept copies aujourd'hui, encore: c'est mon chiffre d'or! Et ça s'améliore. "Le niveau monte", comme dit l'expression, que je trouve par ailleurs ridicule: une classe n'est pas un réservoir où l'eau monterait ou baisserait au gré de je ne sais quelles marées. Voilà ce que ça donne: 09, 06, 07, 14, 11, 03, 14 (toutes sur le sujet: L'obligation morale n'est-elle qu'une contrainte?). Cette fois, les pépites sont bien là, et de belles! Mais il y a aussi du sable et de la vase (voir le billet d'hier: "Les pépites et les pépins"). Détaillons:

1ere copie (09): l'élève consacre sa réflexion à me décrire des exemples. C'est de la casuistique, ce n'est pas de la réflexion. Ce n'est pas trop mal fait, bien rédigé, mais où sont les idées, où sont les concepts? On fait quand même de la philosophie pour ça!

2ème copie (06): Là, je me montre plus sévère, car la pensée est très décousue. Ce sont des remarques éparses, sans continuité. Je ne trouve pas le fil de la réflexion. Et puis, l'élève ne se confronte pas assez à la question posée.

3ème copie (07): les copies de ce genre sont nombreuses; elles ont dénaturé la question, la transformant en "l'obligation est-elle bénéfique?" Considérant qu'une contrainte était négative, les élèves se sont demandés si l'obligation morale pouvait être positive. C'était alors s'éloigner du sujet.

4ème copie (14): Youpi! C'est la première vraie bonne note chez les TES1. Si les élèves savaient que je suis encore plus content qu'eux quand je leur mets une telle note! Tout n'est pas parfait dans ce travail, sinon il aurait eu 17, 18, 19. Mais la réflexion n'est pas mal du tout, même si les exemples alourdissent la démonstration, même si les réponses ne sont pas suffisamment directes.

5ème copie (11): Moyen, moyen. Cet élève, comme d'autres, a dû avoir un cours sur "morale et bonheur", puisqu'il se demande si faire son devoir rend heureux, ce qui n'a rien à voir avec la question posée, où il est question de "contrainte", pas de bonheur. Mais la copie n'est pas si mauvaise que ça. Disons qu'elle se défend, et ce n'est déjà pas si mal.

6ème copie (03): j'ai à peine besoin de lire, je sais que ce sera mauvais. Deux pages, voilà ce qu'a fait l'élève, qui avait quatre heures devant lui. Le contenu, n'en parlons même pas: bâclé, pas travaillé, un radotage sur le mensonge. Lamentable!

7ème copie (14): re youpi! Certes, c'est parfois confus, parfois répétitif, mais il y a de la pensée, et pas un seul exemple. Ça change, c'est très bien. En philosophie, la pensée c'est le muscle, les exemples c'est le mauvais gras.

Demain, je continue.

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