vendredi 27 février 2009

Pédagogue avant tout.

Une semaine déjà que nous sommes en vacances. Mon paquet des TES1 touche à sa fin (plus que quatre copies à corriger). J'ai gardé pour la suite le gros morceau, les TL1. Ce sera pour ce week-end et la semaine prochaine. Mais je ne passe pas ces quinze jours uniquement le nez dans les copies. Je prépare mes projets.

Quels projets? Je n'ai jamais conçu l'enseignement comme une fin un soi, mais comme un commencement, une ouverture à quelque chose de plus large, qu'on appelle "l'éducation populaire", que je ne pratique pas professionnellement mais bénévolement, non plus dans le cadre scolaire mais associatif. C'est Rencontre Citoy'Aisne, c'est la Ligue de l'enseignement, dont j'assure les deux présidences, la première association étant affilié à la seconde.

L'idée, c'est que le savoir, la culture, la réflexion débordent très largement les murs de l'Ecole, qu'ils doivent être diffusés dans toute la société, en priorité en direction des publics qui n'en bénéficient pas, parce qu'ils ne sont pas privilégiés par la naissance, la position sociale ou l'argent. Je me consacre à ça depuis dix ans, et j'y consacre de plus en plus de temps depuis ces dernières années.

C'est pourquoi, lorsqu'on me demande ce que je fais et ce que je suis (professionnellement), j'hésite à donner mon titre officiel: professeur certifié de philosophie. Ça fait trop universitaire. Généralement, je me présente comme enseignant, c'est plus conforme à la réalité. Mais il y a une appellation qui me semble encore plus juste, plus vrai et très belle: je suis un pédagogue. Un prof de philo n'est pas nécessairement un pédagogue, même s'il doit l'être, puisqu'il est payé pour ça. Comment peut-on enseigner une matière complexe sans faire de pédagogie?

Un pédagogue est un magicien, un alchimiste: il transforme le plomb de la complexité en or de la simplicité. C'est un travail, un art, une expérience, et par dessus tout, une volonté, une finalité. Le pédagogue est foncièrement un démocrate, puisqu'il part du principe, qu'il s'efforce de montrer que la chose la plus difficile au monde peut être rendue claire à l'esprit de n'importe qui.

Voilà la beauté et la grandeur de la pédagogie. C'est pourquoi cette méthode est au coeur de l'éducation populaire, mais aussi, bien sûr, au coeur de l'enseignement scolaire. Je vous dirai demain vers quels projets cette pédagogie est orientée, et à quoi je passe le temps de ces vacances, une fois sortir de l'enfer et du paradis des copies à corriger.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Belle philosophie! Ah! si seulement mon prof de math pensais comme vous...