mercredi 10 mars 2010

Penser avec ses tripes.




Devant l'Université du Temps Libre de Cambrai, je me suis employé cet après-midi à un exercice inédit, une conférence philosophique sur la laïcité. Des interventions militantes sur le sujet, je ne les compte plus ! Mais une réflexion qui ne soit pas politique ni juridique, non, c'était, une première. Quoique philosopher sur la laïcité ne permet pas de faire l'économie de l'histoire ni du droit, tellement ce concept est plus politique que philosophique.

Je m'y attendais : l'exposé a déchaîné par moment les passions, parfois virulentes. Mais comment faire autrement ? Je me suis surtout efforcé de démontrer qu'un laïque patenté comme moi n'était pas nécessairement ce qu'on croit : un bouffeur de curé, un adversaire des religions. Non, la laïcité, c'est tout simplement la liberté. Je fais totalement mienne la définition qu'en donne Pena-Ruiz (vignette 2, texte 5).

En partant, une étudiante m'a dit que je donnais l'impression, quand je parlais, que je mangeais ! Drôle d'expression, mais ô combien vraie ! Je me régale des mots que je prononce, je savoure les idées que j'expose, je fais partager ma gourmandise, j'ouvre l'appétit aux plus réticents à la philosophie, je fais en sorte qu'ils ne puissent plus se passer d'en consommer. Je pense autant avec mon ventre qu'avec ma tête. Il faut que mes propos sortent de mes tripes.

Mon étudiante me dit aussi qu'elle aime me voir m'échauffer, que cela se constate aux oreilles qui rougissent ! Quel drôle de spectacle cela doit-il être ! Elle ajoute que même si on n'y comprenait rien, on prendrait plaisir à me regarder ainsi enthousiaste dans ce que j'affirme. Voilà des mots qui me vont droit au coeur ... ou plutôt aux tripes !

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