Je vais lancer lundi, et jusqu'à vendredi, la Semaine contre le racisme et les discriminations, une opération conjointe à l'Education Nationale et à la Ligue de l'enseignement, avec la participation de bien d'autres associations. Ce moment me tient à coeur, je vous en ai déjà parlé et j'y reviendrai dans quelques jours. Mais je ne vous ai pas dit ce qui me semble pourtant le plus important : il y a treize ans que j'organise cette manifestation !
Ce que nous faisons (et je fais partie de ceux qui font pas mal de choses) s'efface aussi vite qu'il s'effectue. Un projet met des mois à mûrir et quelques minutes à mourir, quand il est terminé. Inévitablement, le vide s'empare de moi, une sorte de mélancolie et de dépression : c'est déjà fini ! Heureusement, j'en guéris très vite et me relève aussitôt puisqu'un projet en remplace un autre. La dépression (au sens atmosphérique d'une baisse de pression) n'a pas le temps de me faire chuter.
C'est pourquoi il est important, et je le dis aussi pour les élèves, d'inscrire tout ce que nous faisons dans la durée. C'est le temps, et lui seul, qui donne un sens à nos initiatives (et peut-être à notre vie). Cette Semaine contre le racisme et les discriminations, je la porte depuis treize ans. Ce n'est certes pas une éternité, mais ça fait quand même un bon bout de temps ! Le hasard d'un archivage m'a fait retrouvé les articles de presse consacrés à la première édition de la Semaine. Je ne résiste pas au plaisir de les soumettre à votre lecture et méditation (en vignettes).
Le programme, en 1997, avait été le suivant : spectacle théâtral, exposition sur le racisme et la biologie, rencontre-débat avec l'ASTI et la Ligue des Droits de l'Homme. A l'époque, la photo en témoigne, je portais lunettes et barbe rase ! Mes invités étaient Claudette Lemire, toujours en charge de l'ASTI (Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés) et Olivier Lazo qui, absent, s'était fait remplacer par Olivier Mignot, le père de l'actuel directeur de cabinet du président du Conseil général (à moins que je ne me trompe d'année).
Qu'est donc devenue Caroline Miannay, de Terminale littéraire, qui s'était occupée de toute la partie théâtre ? Et ces élèves sur les deux photos, où sont-ils aujourd'hui ? Ils doivent avoir la trentaine, ont sans doute un métier, une famille, des enfants qui seront peut-être dans quelques années mes élèves, avec lesquels à nouveau j'organiserai la Semaine contre le racisme. Me voilà replongé dans une forme de mélancolie ...
Les deux articles de presse avaient été à l'époque affichés par moi en salle des profs, d'où les remerciements et l'invite : " A l'an prochain !" J'étais loin de me douter alors que je recommencerai treize fois de suite. Et aujourd'hui ? Oserais-je dire : " A dans treize ans " ? 2 023, ça me paraît très loin, j'aurai 63 ans, je serai sûrement encore en exercice, ayant commencé tard dans le métier. Mais suis-je bête ! 2 023 c'est demain ...
9 commentaires:
en regardant les photos de vous étant jeune, on peut dire que vous vieillissez bien !
Que faut-il conclure de ce commentaire ? Que j'étais moche avant ?! Et puis, avant, j'avais quand même 37 ans, ce qui n'est pas très jeune. D'autre part, une photo, c'est subjectif. "Peut-on bien vieillir ?" Ca pourrait presque être un sujet de dissertation !
non, il faut en conclure que vous étiez beau lorsque vous étiez jeune, et que plus vous vieillissez, plus vous êtes encore plus beau ! il n'y avait donc aucune méchanceté ni aucune moquerie dans ce commentaire !
" vieillir plus pour s'embellir plus! ", voilà un slogan, un vrai ! =D
Vous exagérez.
et vous, vous refusez d'accepter un compliment !
Vous avez énormément grossi.. est-ce Du chocolat ?
Chocolat, bière, fatalité biologique et absence de sport.
Dans 15 ans, j'ai peur de voir comment vous serrez..
N'ayez peur de rien. Est-ce que j'ai peur, moi ? Il y a pire dans la vie.
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