On croit parfois que la hantise d'un animateur de café philo, c'est le risque de voir peu de public. Non, le concept est à la mode, les séances sont fréquentées. Ou bien d'avoir une salle qui demeure silencieuse. Aucun problème : ceux qui viennent ont envie de parler et parlent. On pense alors que c'est le niveau des interventions qui peut pécher. Non plus, la plupart sont intellectuellement satisfaisantes. On redoute peut-être les provocations, voire les perturbations alcoolisées (nous sommes dans un café, après tout !). Je n'en ai jamais constatées.
Rien de tout ça ne représente de sérieuses menaces. Alors quoi ? La panne de micro ou de sono, voilà l'ennemi, auquel j'ai été confronté à plusieurs reprises. Et ce soir au café philo de Soissons. Quand il y a technique, il faut qu'il y ait un technicien. D'habitude, c'est Jean-Hugues, pas là en début de réunion. Pierre a donc essayé de mettre en place le système. En vain. Puis c'est Colette qui s'est déplacée pour acheter une pile (pour le micro). Inutilement aussi. Pendant ce temps-là, pour faire patienter le public (qui a été très patient !), je raconte mon voyage de demain à Paris.
Mais "meubler", ça va un temps seulement. Jean-Hugues finalement arrive mais, malédiction, ne règle rien. Je décide donc, avec 35 minutes de retard, de commencer l'animation, à haute voix, sachant toute la difficulté de l'exercice. Non pour moi, je sais faire, mais pour les participants, qui ne parviennent pas toujours à se faire entendre. Au bout de dix minutes, un heureux grésillement monte de la sono : ça y est, c'est réparé. Le micro change vraiment tout : plus besoin de forcer la voix, répartition aisée de la parole, écoute confortable. La pire des situations pour un animateur de café philo n'est pas philosophique mais technique : la panne de micro.
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