samedi 31 juillet 2010

Généalogie Aisne.




Sébastien Sartori, président de Généalogie Aisne et mon voisin durant quelques années, m'a fait parvenir le dernier numéro du magazine de son association. C'est un superbe travail, je vous en recommande vivement la lecture. Sébastien m'avait sollicité pour conduire un entretien avec lui dans lequel, à travers mes questions, j'essaie de porter un regard philosophique sur la pratique et les fondements de la généalogie. Avec voir tout ça, c'est très intéressant.

Vignette 1 : la couverture.

Vignette 2 : une partie des collaborateurs.

vendredi 30 juillet 2010

Un rêve d'enseignant.

Je crois que c'est la première fois sur ce blog que je vais vous raconter mon rêve de cette nuit. Sont-ce les vacances qui me font retourner par la pensée, inconsciemment, dans mon lycée ? Car c'est un rêve d'enseignant que j'ai fait.

J'étais dans une salle de classe alors que mes élèves me cherchaient ailleurs, errant dans les couloirs. Le plus surprenant (et c'était le coeur du rêve), c'est que j'étais en peignoir de bain, le bleu et blanc que j'ai chez moi ! Les élèves m'ont finalement trouvé, mais il fallait aller dans une autre salle.

En compagnie du proviseur-adjoint et du CPE, suivis par les élèves, nous avons donc déambulé dans les couloirs, en vain, et moi toujours en peignoir de bain, quelque peu gêné devant mon supérieur hiérarchique, me sentant tout de même coupable de négligence, mais faisant en même temps comme si de rien n'était, et lui ne m'infligeant aucune remarque particulière.

A midi moins cinq, nous avons quand même trouvé une pièce libre. Je ne sais pas si nous sommes entrés et avons commencé le cours de quelques minutes ou bien si j'ai laissé les élèves partir étant donné le peu de temps désormais disponible, car le rêve s'est arrêté là.

jeudi 29 juillet 2010

Des profs à la télé.


Les vacances sont pour moi l'occasion de rattraper mes retards de lecture, notamment en matière de magazines et revues. J'achète, je mets dans un coin, les exemplaires s'accumulent et la pile grandit. Je lis stylo et ciseaux en mains, pour souligner et découper. J'ai déniché aujourd'hui cet article (en vignette) dans Télérama du 5 mai dernier.

C'est intéressant, le sujet porte sur les profs qui se reconvertissent en devenant animateurs de radio ou télévision et qui acquièrent ainsi une certaine notoriété. Le phénomène est assez récent. Il n'y a pas si longtemps, un agrégé se compromettant à la télé, c'était inconcevable, hérétique, blasphématoire. Il était de bon ton qu'un enseignant n'aime pas la télévision. Alors y travailler ...

Le précurseur, c'est incontestablement Michel Field, agrégé de philosophie, comparse dans les années 90 de Christophe Dechavanne, avec lequel il faisait des blagues de potache. Qu'est-ce que j'en pense ? Rien, chacun fait ce qu'il veut, on n'est pas obligé de rester prof toute sa vie. Finir sur le petit écran, dans un monastère ou une entreprise de plomberie, peu importe, l'essentiel est de suivre son destin. Personnellement, je ne sais pas encore quel sera le mien. Mais je vous préviendrai.

mercredi 28 juillet 2010

A mes futurs élèves.


Manon a envoyé hier un commentaire auquel je veux répondre aujourd'hui en m'adressant surtout à mes futurs élèves (TL2, TES2, TS 1 et 2). Il est normal qu'ils sachent dès maintenant ce qui les attend. Mieux vaut qu'ils s'y préparent. Manon me demande quels livres de philosophie peuvent être consultés. Je joins, en vignette, la liste distribuée à mes élèves l'an dernier. J'insiste tout particulièrement sur Platon (on peut aussi lire son Banquet) qui est une bonne introduction à la philo. A quoi il faut ajouter Le malaise dans la civilisation, de Freud, chapitre VIII (voir billet du 25 juillet).

Mais je tiens à préciser que la philosophie en Terminale n'est pas un exercice de restitution de connaissances. Nous apprendrons à faire des dissertations et des commentaires, c'est-à-dire à réfléchir par nous-mêmes et pas répéter ce que pensent les autres, aussi éminents soient-ils. Je donnerai dès le début des méthodes, techniques et conseils que nous appliquerons jusqu'à la fin à travers des exercices. Il faudra noter et bosser, si possible avoir de bons résultats, mais de toute façon travailler. Malheur au rigolo qui regardera les mouches voler, même avec un air philosophiquement inspiré (chaque année il y en a, à écraser plus vite que les mouches).

Manon, dans son commentaire, dresse un bref portrait de moi assez juste. Il faut en effet que mes Littéraires, qui vont passer huit mois, huit heures par semaine en ma présence, me connaissent. Un cours c'est un prof, une personnalité, à laquelle il faut se faire puisque l'élève n'a pas le choix. Autant comprendre dès le départ son fonctionnement psychologique pour ne pas être désagréablement surpris. Les meilleurs connaisseurs, ce sont évidemment mes anciens élèves. La lecture de ce blog, qui relate au jour le jour mes activités professionnelles, peut aussi aider à me cerner.

Autant être direct : je ne suis pas un marrant. Depuis des années, à Henri-Martin, parmi les profs de philo, comme dans les westerns de Sergio Leone, il y a le bon et le méchant, le gentil et le vilain. Vous avez compris : le méchant c'est moi. J'assume et je cultive cette réputation. Pourquoi ? Parce que je ne viens pas au lycée pour être sympa mais pour faire travailler des élèves qui n'en ont pas nécessairement envie et qui se foutent pour la plupart de la philosophie.

Ça veut dire quoi ? Que l'enseignement est un combat, que je suis devant une classe en situation d'affrontement, certes pacifique, pour le bien et l'intérêt des élèves. Je ne m'en désole pas, la vie est ainsi. J'y prends même un certain plaisir. Je n'ai aucun mal : dans ce face à face, celui qui a le pouvoir est le gagnant. Ma seule préoccupation, ce n'est pas de leur faire apprécier ma personne ou la philosophie mais qu'ils obtiennent le bac à la meilleure place.

Concrètement, je suis pinailleur, chiant, je n'hésite pas à provoquer le conflit, parfois violemment (ça reste bien sûr verbal !). Je pratique la pédagogie de la rupture, de la déstabilisation. Je ne cherche pas à rassurer mais à inquiéter. Je crois que c'est ainsi que les élèves progressent. Il faut mettre une classe en mouvement, être sans cesse sur la brèche, interdire les temps morts. Je donne quelques petites consignes simples à suivre pour la rédaction de la dissertation. En jargon de gardiennage (que j'ai exercé dans une autre vie pendant sept ans), on appelle ça des "mouchards", qui permettent de vérifier si le travail a été effectué. Celui qui néglige de "pointer" est dans le viseur pour le reste de l'année.

A part ça, l'élève qui a compris mon idiosyncrasie (que je viens de résumer) et s'y adapte passera une très bonne année scolaire avec moi. Peut-être même regrettera-t-il de me quitter à la fin. C'est en tout cas ce que je souhaite à mes futurs élèves en 2010-2011.

mardi 27 juillet 2010

Comme un singe.


Les vacances sont l'occasion de rangements. Celui de ce matin m'a fait redécouvrir, dans mes cartons scolaires, ce cadeau (en vignette) offert par des élèves il y a une bonne dizaine d'années. J'ai oublié de quelle classe il s'agissait (une scientifique je crois).

Vous remarquez qu'à l'époque je portais barbe et lunettes (pour faire sérieux). J'ai oublié aussi la signification du symbole : voulait-on faire comprendre que je levais le pied en cours, que j'étais malin comme un singe, moche comme un macaque ou gentil comme un ouistiti ? Je sais simplement que ce n'était pas méchant.

Pour ma part, si je devais choisir un animal qui me représente ou dans lequel j'aimerais me réincarner, ce ne serait pas le singe mais l'éléphant. Pas pour la mémoire (la mienne est faible) mais pour la force, la tranquillité, la détermination. Mais le montage photographique est plus difficile à réaliser ...

lundi 26 juillet 2010

Un mois après.


J'avais oublié depuis le temps ! L'article de presse consacré à l'assemblée générale de la Ligue de l'enseignement de l'Aisne ... C'était il y a plus d'un mois, et j'ai découvert ce matin le compte rendu dans L'Aisne Nouvelle. Un grand et bel article, c'est l'essentiel.

dimanche 25 juillet 2010

La tentation de Freud.







Depuis plusieurs années, j'étudie avec mes élèves le prologue d'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. Ca me plaît et je crois qu'eux aussi (je ne parle évidemment pas de ceux que rien n'intéresse !). Je continuerai donc en 2010-2011. Mais je n'ai pas été satisfait cette année de mon commentaire du De rerum natura, partie III, de Lucrèce. Est-ce parce que c'était une première fois ? Si on sait pourquoi un cours marche, on comprend plus difficilement pourquoi certain ne fonctionne pas.

Je ne crois pas que je reprendrai Lucrèce. Je suis tenté par un ouvrage de Freud. C'est un auteur moderne, en quelque sorte actuel, qui interpelle aisément les élèves, qui rencontre leurs préoccupations. Mais ce n'est pas nécessairement gagné. Je me souviens avoir commenté il y a pas mal de temps L'interprétation des rêves, ce n'était pas d'un impact formidable. J'ai tout de même envie de recommencer, mais avec Le malaise dans la civilisation cette fois, que je ne connais d'ailleurs pas bien, mais qui me semble abordable.

Comme toujours avec les textes étrangers, se pose le problème de la traduction. Je recommande celle de Lortholary, mais c'est à vérifier (vignette 1). Celle d'Astor introduit une difficulté dès le titre ! (vignette 2). J'invite les élèves qui auront le plaisir ou la déception de m'avoir à la rentrée de lire au moins pendant leurs vacances le chapitre VIII (vignette 3), celui que conseille et reproduit Philosophie magazine de février dernier (et qui reprend, remarquons-le, la traduction de Lortholary).

samedi 24 juillet 2010

Mon bilan ECJS.

L'été, c'est aussi pour moi le temps des bilans. Je suis particulièrement content de mon année d'ECJS (anciennement instruction civique) avec les 1erL1. C'est dommage, je ne les reverrai sans doute pas à la rentrée puisque j'aurai les TL2. Les années précédentes, je proposais en ECJS des débats sur des sujets d'actualité. Ce n'était pas une mauvaise idée, mais pour qu'elle soit réalisable et féconde, il faut des élèves très motivés et très autonomes. C'est rarement le cas : les élèves font ce que le prof leur demande de faire, un point c'est tout.

Cette année, je me suis beaucoup mieux organisé (un bon cours, c'est essentiellement une bonne organisation). J'ai imposé trois thèmes, un par trimestre, les élèves l'adaptant ensuite à leurs propres goûts, à leurs projets de recherche personnelle. Nous avons commencé par une réflexion sur la notion de mur (dans le cadre de l'anniversaire de la chute du mur de Berlin), puis sur le fonctionnement d'une municipalité (les 500 ans de l'Hôtel de Ville de Saint-Quentin), enfin la célébration de la naissance d'Henri Martin, qui a donné son nom au lycée.

A chaque fois, il y a eu des exposés individuels ou collectifs et pour finir une exposition, auxquels j'ai attribué une note et un commentaire sur le bulletin (les années précédentes, je ne le faisais pas). Bref, pour moi et pour mes élèves, l'année beaucoup mieux structurée a été beaucoup plus satisfaisante. Mais à la rentrée prochaine, je n'aurai plus d'ECJS !

vendredi 23 juillet 2010

Un très Bon Coin.

Mon année 2 010 - 2 011 se construit peu à peu pendant l'été. Je prends plaisir à voir mon agenda progressivement se noircir. Dominique, du café associatif chrétien "Au Bon Coin" à Soissons, m'a aujourd'hui contacté pour me proposer des dates et des sujets. Super ! Depuis plusieurs années, je donne des conférences très variées auprès d'un public très sympa. Et puis, Edgar fait si bien la cuisine, pour le traditionnel dîner qui précède les nourritures intellectuelles !

Première séance, le 24 septembre (j'aime quand l'année commence sans tarder), sur le thème "Oser", qui m'a été suggéré par Dominique. Je ne sais pas encore ce que je dirai, mais le titre me plaît bien. L'audace, c'est un bon sujet philosophique non ?

Deuxième séance, le 28 janvier, avec cette fois une conférence proposée par moi : "La théologie orthodoxe". Je veux les taquiner, eux qui sont cathos, réformés ou baptistes : un peu de christianisme orthodoxe, ça peut être intéressant et rigolo. D'autant que philosophie et théologie sont des cousines, même si elles se crêpent le chignon ! Et moi le laïque, animer un café théo, ça ne manquera pas de sel. Je me demande parfois si ma vie n'est pas une somme d'activités sérieuses au service d'un immense amusement. Mais pourquoi pas ?

Dernière séance, à une date qui reste à déterminer, certainement au printemps : je ne serai pas alors conférencier mais plutôt animateur et interviewer. Des personnes viendront témoigner de leur foi ou de leur athéisme, il faudra que je fasse le lien et mette du piquant. Mes amis du Bon Coin savent qu'ils peuvent compter sur moi.

jeudi 22 juillet 2010

Lectures d'été.



Je profite évidemment des vacances pour lire. Pendant l'année scolaire, avec le travail, c'est plus difficile. Je me rends même compte à l'expérience qu'une petite méthode serait profitable et ingénieuse : lire un maximum de livres qu'on sélectionne et annote pendant l'été et les relire le reste du temps à partir des notes prises (c'est-à-dire pas dans leur totalité). Une lecture n'est vraiment intéressante que si elle est suivie d'une relecture des pages et passages remarqués et brièvement commentés. Un livre sans prise de notes, c'est comme si on n'avait rien lu (sauf quand il s'agit par exemple d'un roman policier).

Je me suis réservé deux ouvrages de philosophie pour juillet et août : le dernier Comte-Sponville parce qu'il est composé de brefs articles d'une lecture très agréable (vignette 2) ; le débat entre Badiou et Finkielkraut, pour comprendre l'un des clivages politiques de notre temps (vignette 1). Ce ne sont pas bien sûr mes seules lectures ! J'ai parmi elles deux ouvrages assez passionnants de théologie orthodoxe, l'un de Bertrand Vergely, l'autre de Jean-Claude Larchet. Y'a de quoi faire !

mercredi 21 juillet 2010

Allo c'est TF1.


En rentrant hier soir, un message sur mon répondeur m'informe qu'une journaliste de TF1 cherche à me contacter. Elle ne me dit pas pourquoi, précisant simplement que c'est par mon blog "Prof Story" qu'elle est venue jusqu'à moi. Surprise de ma part, même si je ne suis pas complètement étonné : ce n'est pas la première fois que la presse, y compris nationale, s'intéresse à l'un ou à l'autre de mes blogs, professionnel et politique (Le Monde, Télérama, L'Express, La Vie, ...) Mais une chaîne de télévision, c'est nouveau !

Dans ce genre de situation, on passe en revue toutes les hypothèses et on tombe rarement sur la bonne. Ce matin, j'en ai eu encore la confirmation, quand j'ai su de quoi il en retournait exactement. C'est un reportage en préparation sur les vacances des enseignants. La journaliste est en quête de témoignages, et ce n'est pas si facile qu'il paraît. Pas mal de profs ne sont pas chez eux (précisément parce qu'ils sont en vacances et injoignables !) et pas mal de profs n'ont pas envie de parler de leurs vacances à la télé.

En ce qui me concerne, mon point de vue est plutôt original puisque je ne pars pas vraiment en vacances, je n'aime pas trop ça (sauf quelques jours en août dans mon Berry natal et au retour une étape prolongée à Paris). Alors je fais quoi ? Je travaille ! Non, ce n'est pas une boutade ou de la frime mal placée, puisque ce n'est pas de cours dont il s'agit. Je l'ai déjà dit ici : je profite du temps libre des vacances pour le travail auquel je ne peux pas suffisamment me consacrer dans l'année, essentiellement mes activités associatives.

Et puis, je rédige durant cet été un livre sur la vie saint-quentinoise, qui me prend énormément de temps, documentation et rédaction, et dont j'aurai l'occasion sans doute de vous reparler. Bref, la sueur sur mon front n'est pas celle du soleil des plages mais des efforts prodigués. Je ne sais pas ce que TF1 fera de ce témoignage.


En vignette, une pub laconique pour le prochain numéro de Philosophie magazine, qui m'intrigue : Tintin philosophe ?

mardi 20 juillet 2010

Le départ d'une amie.



De tous les départs en retraite de cette année scolaire, celui qui m'a le plus touché concerne Michèle Givron, "mademoiselle Givron", comme nous avons pris l'habitude de l'appeler. Je ne me souviens plus de la première fois où je l'ai rencontrée, mais c'était tout au début de mon activité à Henri-Martin, en 1 994. Je sais que la sympathie que j'ai eue immédiatement pour elle s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas si fréquent, ce genre de fidélité, dans un établissement scolaire.

Mais pourquoi elle ? C'est le mystère des affinités humaines. Je suis prof de philo, présent dans ma classe ou la salle des profs, elle est documentaliste, donc au CDI. Nous n'étions pas vraiment fait pour nous rencontrer et nous apprécier. Un lycée n'échappe pas à la triste loi humaine : chacun chez soi, dans son groupe, au sein de sa catégorie. C'est sans doute parce que je ne suis pas comme ça, que je vais voir ailleurs ce qui se passe que je me suis lié à Michèle.

Et puis, il y a le CDI, un lieu que j'aime fréquenter en solitaire, qui me délasse des élèves ... et des collègues. Etre dans les livres, faire de nouvelles découvertes, c'est aussi mon bonheur. Mais cette disposition personnelle n'expliquerait encore rien s'il n'y avait le caractère de Michèle : douce, discrète, serviable, disponible, curieuse, consciencieuse, ce n'est pas si fréquent, quelqu'un qui concentre toutes ces qualités, pas toujours perçues à leur juste mesure par les autres.

C'est ça aussi qui a fait me rapprocher de Michèle. C'est l'une des rares personnes avec laquelle il est impossible de se disputer, même en y mettant du sien ! On sait pertinemment qu'avec elle on ne rencontrera pas de problèmes. Pendant ces quinze années que j'ai passées à Henri-Martin, sa présence m'aura été reposante, dans un environnement qui pousse plutôt au stress.

Je sais que je la reverrai, puisqu'elle s'est proposée pour continuer d'accompagner les élèves internes au Ciné Philo. Imaginez un peu ! Qui d'autre ferait ça ? Il n'y a que mademoiselle Givron, me semble-t-il. Je n'aime pas abuser des mots, mais je crois que c'est une amie qui est partie. Je me permets en tout cas de la qualifier ainsi. Car à la rentrée, quand je ne la verrai pas à son bureau, ça me fera sans doute tout drôle et ce ne sera pas très agréable.



Vignette 1 : Michèle au poste de combat.

Vignette 2 : Michèle devant les livres personnels que monsieur Sobczyk, proviseur-adjoint, a légué au CDI, après sa mutation.

lundi 19 juillet 2010

Le tableau blanc.




La révolution scolaire est en marche. Le tableau noir a vécu, remplacé par le tableau blanc, numérique, interactif (voir vignettes). Les élèves vont délaisser le cartable pour l'ordinateur portable. Tout le monde s'en réjouit puisque c'est dans l'air du temps, qui souffle du côté des nouvelles technologie (NTIC, en plus chic). Mais personne ne se pose la question, essentielle dans une école : nos enfants en deviendront-ils plus intelligents ?

J'en doute un peu pour trois raisons, qui sont trois obstacles au travail que génère cette informatisation de l'enseignement :

- La facilité : un clic et c'est parti ! Or le travail consiste à affronter des obstacles, qui sont d'abord mineurs mais qui mettent l'esprit en condition : tailler son crayon, effacer l'ardoise, gommer l'erreur sur le papier, etc.

- Le jeu : l'ordinateur est d'un usage ludique, il efface la frontière entre le jeu et le travail, il favorise l'illusion de leur mélange. Avec le stylo, le papier et le dictionnaire, aucune confusion n'était possible.

- La vanité : la technologie domestique est un puissant vecteur de frime sociale, dont les adultes nous donnent le désolant spectacle en tripotant leur mobile et en faisant joujou avec leur ordi, laissant croire qu'ils sont des gens importants et à la page. Cette vanité est inconcevable avec les anciens instruments de travail. Elle incline à la stupidité en favorisant le narcissisme.

Pour ces trois raisons, l'arrivée du tableau blanc, qui saura je n'en doute pas s'intégrer aux exigences du travail scolaire, me laisse tout de même de marbre.

dimanche 18 juillet 2010

C'est l'été, lisez !


C'est l'été, lisez ! Mais quoi ? N'importe quoi, mais tant qu'à faire, le dernier numéro de Philosophie magazine pourquoi pas. Avec en couverture sa nana valises sur les genoux, c'est de saison. Mais l'intérieur n'est pas mal non plus. Le supplément est un petit texte du marquis de Sade, La philosophie dans le boudoir, qu'on a tort de ne plus étudier parce qu'il est réputé scandaleux. Allez voir aussi le débat sur la spéculation financière ou l'entretien avec Bruno Latour, philosophe des sciences. Et puis il y a des conseils de lectures pour l'été. Sans compter tout le reste, fort intéressant. A vous de parcourir et de picorer !

samedi 17 juillet 2010

Messieurs les chronobiologistes.


A la rentrée prochaine, une centaine de lycées et collèges vont expérimenter un nouvel emploi du temps : cours le matin et sport l'après-midi. L'exemple est paraît-il allemand, j'ai toujours entendu dire ça. Mais qui est allé voir le résultat et comment ça se passe vraiment ? Le vocabulaire en vigueur parle de "rythmes scolaires", c'est quasiment un débat idéologique, et qui dure depuis longtemps.

Le problème a même ses experts, nommés chronobiologistes. Pas besoin de vous traduire ... Je suis épaté de constater qu'une question tout de même de bon sens pratique (comment organiser le temps scolaire) est l'objet de recherches scientifiques poussées qui réclament les avis de spécialistes et nourrissent des polémiques jamais tranchées. A tel point qu'une discipline à part entière en est née, la chronobiologie !

Pour tout vous dire, je suis perplexe : activités intellectuelles le matin, activités physiques l'après-midi, c'est une mode, qu'on trouve bonne parce qu'elle n'a jamais en France été appliquée. Mais je m'interroge : reléguer le sport l'après-midi, c'est aussi le dévaluer en croyant lui donner plus d'importance. Car personne n'est dupe : les choses sérieuses seront réservées à la matinée, quand l'esprit est considéré comme reposé, et le reste sera repoussé dans l'après-midi, quand l'individu est censé être fatigué. Voilà la logique sous-jacente, du moins tel que je la comprends

On pourrait voir les choses tout autrement : la force physique doit s'exercer le matin pour la bonne forme du corps et préparer l'esprit ainsi oxygéné aux activités intellectuelles de l'après-midi. Je ne sais pas ce qu'en penseront messieurs les chronobiologistes. A vrai dire, je n'en pense quant à moi rien du tout : matin ou après-midi, le travail reste le travail. Ce que je ne veux pas, c'est qu'on laisse croire que le sport est un amusement qu'on peut pratiquer après tout le reste.

En vignette, un très bon article de Michel Abescat, sur le sujet de ce billet, dans Télérama du 2 juin.

vendredi 16 juillet 2010

Devoirs de vacances ?

Est-ce qu'un prof passe ses vacances (ou une partie) à préparer ses cours de l'année qui s'annonce ? Les autres je ne sais pas, peut-être, mais moi non ! Les vacances d'été précédentes, je ne le faisais pas parce que mes cours étaient déjà prêts. Pourquoi les refaire ? D'autant que c'est leur répétition qui permet de les améliorer.

Pendant l'année scolaire 2 009-2 010, je n'ai pas repris les cours d'avant, j'en ai conçus de nouveaux (mais qui y a -t-il de fondamentalement nouveau en philo ? Rien depuis 2 500 ans !), au fur et à mesure des semaines qui passaient. Je ne sais pas ce qu'il en sera à la rentrée, peut-être que je réécrirai mes cours. Mais en aucun cas je ne ressens le besoin de faire ça maintenant.

Pourquoi ? Parce que si j'organise en juillet 2 010 un cours sur la liberté que je donnerai par exemple aux élèves en avril 2 011, ça ne le fait pas, j'aurai largement oublié, le cours sera beaucoup moins bon. Un bon cours se prépare la veille, parfois le matin, quand tout est frais dans la tête. Mais on y parvient avec une certain maestria qu'au bout de 17 ans d'enseignement, comme c'est mon cas.

jeudi 15 juillet 2010

C'est la rentrée !


C'est la rentrée ! Non je plaisante, bien sûr. Mais il y a un peu de sérieux : j'ai reçu aujourd'hui deux courriels de mon proviseur-adjoint à propos de l'an prochain. Le premier portait sur le calendrier de la pré-rentrée (mercredi 1er septembre) et de la rentrée (le jeudi 2 septembre, à 9h00 pour les Terminales). Ça vous met dans le bain avant l'heure !

Le second m'informait de mes états de service et m'apprenait que j'aurai quatre classes : TL2, TES2, TSV1, TSV2. Quatre classes en philo, ça m'est déjà arrivé mais c'est plutôt rare. Les années précédentes, c'était trois plus ECJS avec des Premières ou Terminales. Mais c'est prévisionnel. Quoi qu'il en soit, certains élèves savent désormais à quelle sauce ils vont être mangés en se retrouvant avec moi à la rentrée. Et s'ils l'ignorent, qu'ils se renseignent !

En vignette, l'article de L'Aisne Nouvelle, paru aujourd'hui, sur les départs en retraite au lycée Henri-Martin.

mercredi 14 juillet 2010

Pub.




J'ai reçu un courriel de Pierre Kahn, professeur à l'université de Caen, spécialiste de l'histoire de l'école publique, avec lequel, il y a deux ou trois ans, j'avais organisé à Saint-Quentin un colloque sur la pensée de Condorcet, en présence de madame le recteur. Il me demande de faire de la publicité pour un colloque international qui aura lieu en fin septembre et qui est en rapport avec les préoccupations de ce blog. Je vous en informe avec plaisir, dans les vignettes ci-dessus.

mardi 13 juillet 2010

La philo à 62 ans ?



Article sur le dernier café philo à Guise, dans L'Aisne Nouvelle de ce matin. C'est bien, la journaliste a assisté à la totalité de la séance, ce n'est pas toujours le cas (vignette 1). Article un peu plus ancien, dans L'Union du 1er juillet, édition de Soissons, à propos de notre café philo de là-bas, qui s'est terminé par le traditionnel pique-nique chez Colette et Jean-Hugues (vignette 2). Je n'y étais pas, c'était le week-end du Congrès de la Ligue de l'enseignement à Toulouse.

Je suis en train de préparer la prochaine saison du café philo saint-quentinois. Et ça tombe bien : Arthur m'a proposé aujourd'hui un sujet et une animation. Ce sera en décembre, sur "La politique, est-ce vraiment utile ?" Je l'ai déjà dit : je souhaite que la direction du café philo soit de plus en plus assurée par d'autres. Je ne vais tout de même pas faire ça jusqu'à 62 ans !

lundi 12 juillet 2010

La télé chez les profs !


Si j'avais à retenir un événement marquant, côté profs, dans l'année scolaire 2 009-2 010, je n'hésiterais pas une seule seconde : l'installation d'un écran plasma dans la salle des profs ! Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite, car il est bien sûr très plat, collé contre un mur et pas toujours allumé. Mais quand j'ai vu des images couleurs s'agiter dans un coin, j'ai compris, assez stupéfait : un grand téléviseur moderne avait été introduit. C'est un véritable événement, je dirais même une révolution culturelle, pour plusieurs raisons :

D'abord, il y a 17 ans, quand je suis devenu enseignant, c'était inimaginable. La salle des profs avait sa machine à café, son panneau annonçant des spectacles, mais le divertissement s'arrêtait là. Qu'un objet de loisirs et de distraction telle que la télévision puisse être présent, non c'était inconcevable, hérétique.

D'autant que pas mal de profs (est-ce encore le cas aujourd'hui ? Sans doute que non) étaient très hostiles à la télévision, jugée par eux comme machine diabolique, responsable de l'inattention et du décervelage des élèves. L'anti-culture, la contre-école, c'était elle, la téloche ! Pas question donc de lui vouer un quelconque culte, d'admettre une forme de reconnaissance en la faisant entrer dans le saint des saints, la salle des profs. Il n'était même pas la peine d'y penser !

Pourtant, cette révolution a eu un signe avant-coureur, lorsqu'un téléviseur a été mis il y a quelques années dans le foyer des lycéens, exactement le même que celui qui maintenant est en salle des profs. Les élèves auront devancé leurs enseignants en anticipant l'événement, ça aussi c'est révolutionnaire.

Mais de leur côté, c'est moins surprenant : que leur salle, où il y a déjà billard, baby-foot et ping-pong, soit un lieu de détente qui accueille aussi une télévision, c'est normal, c'est dans l'ordre des choses, l'évolution était prévisible, presque inéluctable. Mais pas dans la salle des profs ! S'il y a un endroit dans l'établissement qui est dévolu à l'esprit de sérieux (dans les classes, c'est l'esprit de travail qui domine), c'est bien celui-là. On n'imagine pas que derrière ses portes on puisse se délasser en regardant la télé, enfoncé dans de confortables fauteuils.

Et même côté élèves, la présence du téléviseur a quelque chose d'étonnant, du moins de pas évident, et je suis surpris que ça n'ait jamais fait, du moins publiquement et à ma connaissance, l'objet de contestation. Quand j'étais élève, il y a un peu plus de trente ans, il n'était pas question de mettre un poste de télé dans un lycée et de le regarder à n'importe quel moment de la journée (car la télé, à chaque fois que je traverse le foyer lycéen d'Henri-Martin, est constamment allumée, parfois sans spectateurs). Internes, nous avions le droit de regarder le journal télévisé de 20 heures, et pour le reste il fallait demander, en avoir l'autorisation, chichement accordée. L'accès à la télévision à tout moment, ça m'aurait fait rêver !

Revenons-en aux professeurs. La stupéfiante présence a aussi son explication, qui vaut ce qu'elle vaut : pas mal de collègues, qui habitent à l'extérieur de Saint-Quentin, restent à l'heure du déjeuner, ne fréquentent pas nécessairement la restauration interne, se préparent une petite collation qu'ils avalent sur le pouce ... en regardant la télévision, les informations de 13 heures. Va-t-on assister à un phénomène comparable à celui des lycéens, avec un écran ouvert en permanence, sur LCI par exemple ? Le proche avenir le dira, je ne crois tout de même pas qu'on ira jusque-là, mais si cela se faisait, je ne pourrais qu'en être à nouveau surpris.

Je ne vais évidemment pas condamner, ce serait idiot de ma part, sans doute vieux jeu. Mais je ne me vois personnellement pas en train de regarder la télévision sur mon lieu de travail, pendant la récréation ou à une heure de liberté. Qui sait cependant si je n'y viendrai pas à mon tour, entraîné par le mouvement ?

Quoi qu'il en soit, il y a là un fait de société, comme on dit aujourd'hui, qui méritait d'être signalé et réfléchi dans ce billet, à peu près aussi important et révélateur que la disparition de l'amicale du personnel et l'évolution de la cérémonie des départs en retraite (voir billets précédents en archives).


En vignette, le programme 2 010-2 011 du café philo de Tergnier, que m'a envoyé Kim, rencontrée samedi dernier.

dimanche 11 juillet 2010

Mes petites affaires.


Vous n'avez pas eu droit hier à votre billet parce que j'étais de mariage, témoin de surcroît, et qu'il aurait été malséant d'abandonner la noce pour le blog. Mais pourquoi vous parler de cet événement privé dans un espace "dédié à l'école publique, ses valeurs et ses personnels, les élèves et leurs parents" ? Parce que, aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a été question de philo ! Je ne suis jamais tranquille nulle part ...

Le marié avait prévenu monsieur le maire de Crouy de la présence d'un prof de philo. Du coup, l'édile a mis un peu de philosophie dans la cérémonie, en évoquant les diverses raisons qui poussent les êtres humains à convoler. Pour un peu, nous nous serions tous retrouvés dans un café philo, ou plutôt une mairie philo !

Ne croyez pas que la situation m'a flatté. Au contraire, je me suis senti gêné. Pourquoi mettre en avant quelqu'un parce qu'il est prof de philo ? Et si j'avais été pilote de boeing ou commissaire de police, aurais-je eu droit à pareille distinction ? Il y avait pas mal d'enseignants parmi les invités, notamment des profs de maths. Pourquoi ne pas les mettre eux aussi à l'honneur ?

Je reconnais qu'avec la philo c'est plus facile. La matière favorise les digressions, on peut la mettre à toutes les sauces. Le prof de philo a aussi un côté bête curieuse, animal de zoo qu'on aime bien avoir à sa table, pourvu qu'il ne morde pas. Il est sensé être plus amusant ou plus intéressant qu'un épicier ou un chef de bureau. Je ne sais pas si c'est vrai.

Mais les occurrences philosophiques ne se sont pas arrêtées là. Pendant le vin d'honneur, le maire m'a proposé de venir animer un café philo dans sa commune sur le thème de "l'identité locale". J'ai dit bien sûr oui ! Et pendant le repas, j'ai convenu avec Annie, une artiste pastelliste, de conjuguer le café philo de Saint-Quentin et une expo de ses oeuvres.

Nous nous sommes éclipsés dans un petit salon où elle m'a montré son press-book. En le feuilletant, j'ai vite compris sur quel sujet pourrait porter notre échange philosophique : l'arbre (d'autant que j'ai prévu pour le trimestre de rentrée une conférence à Cambrai là-dessus). Bref, je bichais ... Un mariage d'où je reviens en ayant fait mes petites affaires, c'est formidable !

Cerise sur le gâteau : la promenade digestive dans l'abbaye de Longpont avec, au détour d'une allée, la rencontre nez à nez avec Kim, animatrice du café philo de Tergnier ! Quelle journée ! La philo me poursuit partout. Et je ne vous parle même pas de ce sms reçu dans l'après-midi, envoyé par Johara, qui me demande s'il y aura un café philo dans la gare de Saint-Quentin sur le thème "A quoi bon voyager ?" Oui je l'avais évoqué, non je ne le fais pas. C'est les vacances quand même !

vendredi 9 juillet 2010

C'est fini, tout commence.

Libéré de mes devoirs professionnels et scolaires depuis hier, je me sens libre de m'adonner à mes activités associatives (je ne fais d'ailleurs pas de distinction fondamentale entre les deux, il y a cohérence et continuité, même élan). L'été, c'est l'occasion de préparer l'année qui vient, 2 010-2 011. J'aime beaucoup cette période où s'ébauchent les projets.

J'ai commencé aujourd'hui par réfléchir à la prochaine programmation du Ciné Philo. Je peux déjà vous donner deux informations certaines : le 18 octobre, en partenariat avec le Festival Ciné-Jeune de l'Aisne, nous diffuserons le film Chatroom, avec un débat sur les conséquences de l'internet chez les jeunes. Le 15 novembre, dans le cadre du Festival du Film Chinois, c'est Le fusil de Lala qui sera projeté.

Et puis, j'ai un gros coup en tête : faire venir pour une semaine à Saint-Quentin le Festival international du Film d'Amiens (à défaut de Groland, nous aurions celui-là !). Et comme sa présidente est ... ma cousine, disons que ça facilite les choses. Il faut que je vois si la Municipalité et le Multiplexe sont intéressés (vignette).

jeudi 8 juillet 2010

Sms de Karen.

Ce matin, à 8h00, j'étais devant mon lycée, au milieu d'une petite foule de candidats au rattrapage (et quelques parents anxieux). J'étais le seul prof. Normal, les autres font passer l'oral. Pas moi cette année, puisque mon inspecteur m'a chargé de m'occuper des copies-test (voir un des billets précédents). Je souhaite bonne chance et courage à mes élèves, évidemment inquiets. A 8h05, je pars, avec la conscience que ma mission pour cette année scolaire est terminée.

Vraiment ? A 10 heures 41 minutes et 51 secondes, je reçois un texto de Karen, que j'ai préparée hier, et qui m'écrit précisément ceci : "je suis tombé sur des questions qu'on n'a pas vu en cours donc je pense ne pas avoir réussi donc voilà c'était pour savoir merci". Je suis irrité : Karen met en cause mon collègue, à moins que ce ne soit moi de visé. Pourtant, j'ai répété combien de fois qu'en philo il n'y a pas de "questions de cours", que tout élève qui a étudié correctement le Zarathoustra de Nietzsche (puisque c'est de lui dont il s'agit) est apte à répondre à n'importe quelle question.

J'appelle immédiatement Karen, qui se plaint d'avoir été interrogée sur Nietzsche, l'hindouisme et le nazisme. Je lui réponds qu'il n'est plus temps de se plaindre, qu'il faut faire confiance aux examinateurs et attendre avec patience son sort.

A 13 heures 57 minutes 32 secondes, texto de Karen : "c'est bon j'ai mon bac". Tout ça pour ça ! Un peu plus tard, c'est Laurence qui m'apprend sur mon répondeur qu'elle a eu quinze. Bravo ! Mathilde, via Facebook, m'annonce, toute contente, qu'elle a elle aussi le bac. Peut-être un peu grâce à moi et mes révisions d'hier et avant-hier ...

Mais que sont devenus Maxime et quelques autres ? Pas de nouvelles. Les reverrais-je l'an prochain ? Je ne le souhaite pas, pour eux ! Une nouvelle : Raphaël, du café philo de Bernot, a le bac. Je suis heureux pour lui.

En vignette, l'article du Courrier Picard d'hier : sur la photo centrale, ma collègue d'histoire-géo, Millie, appareil au cou, devisant avec Simon, bachelier mais dubitatif ; entre les deux, pas très loin, ma meilleure élève de l'an dernier, Camille. En bas, photo du milieu, Elora et Céline, deux élèves à moi de S. A côté à droite, ma pomme.

mercredi 7 juillet 2010

La fin de la fin.



Hier après-midi, ce matin et cet après-midi, j'ai eu en tout une petite dizaine d'élèves qui sont venus me voir pour qu'on révise ensemble l'oral de rattrapage qui commence demain matin. Ce travail de rafraîchissement des connaissances n'a pas été inutile. C'est aussi, pour moi, une mise en condition psychologique des candidats : les rassurer, leur faire comprendre que rien n'est perdu et que le passage à l'oral n'est pas si terrible que ça.

A 8h00, demain matin, je serai au lycée pour donner à certaines leur feuille officielle d'oral et le texte de Lucrèce, que toutes n'ont pas. Après, on pourra dire que l'année scolaire 2009-2010 sera complètement terminée pour moi, qu'il n'en restera plus aucune trace, que des souvenirs, et plutôt de bons souvenirs.

Traverser la cour, les couloirs et les salles désertes de l'établissement, s'installer au milieu de cette solitude en compagnie de quelques élèves pour travailler, c'est une situation insolite, étrange mais quelque part jouissive.

mardi 6 juillet 2010

Bac cuvée 2 010.





Vignette 1 : 10h00 pile, la porte du lycée vient de s'ouvrir, c'est la ruée vers les résultats.
Vignette 2 : devant les feuilles affichant les résultats, yeux humides et sourires éclatants.
Vignette 3 : les candidats récupèrent leur livret scolaire avec le détail des notes.
Vignette 4 : trois élèves scientifiques de l'an dernier, devenus bacheliers, viennent replonger dans les joies du lycée.

Pour l'oral de rattrapage, je donne rendez-vous aux élèves qui le souhaitent aujourd'hui à 15h00, devant la loge du lycée. Nous irons en salle 129 pour réviser. Même rencontre demain à 10h00. N'oubliez pas de prendre le ou le(s) ouvrage(s) étudié(s).

lundi 5 juillet 2010

Demain le grand jour.


C'est demain le grand jour pour mes élèves. Et pour moi aussi ! Je les retrouverai à 10h00, au lycée, pour les résultats du bac. Je sais qu'il y aura des pleurs, de joie et de peine. Je sais que les parents ne seront pas les derniers à s'enthousiasmer ou à se désoler. Je sais que je féliciterai les admis et consolerai les refusés.

Mais surtout, je serai là pour préparer les élèves qui iront à l'oral de rattrapage (comme on appelle un peu indûment cette épreuve) et qui choisiront la philosophie : nous réviserons les deux textes sur lesquels ils pourront être interrogés, le Zarathoustra de Nietzsche ou le De rerum natura de Lucrèce.

A celles et ceux qui ne viendront pas à Henri-Martin ou qui ne m'y croiseront pas, je rappelle qu'ils peuvent me contacter pour organiser cette révision, au 06 61 79 56 30. Le travail aura probablement lieu dans l'établissement, ou à défaut chez moi (j'habite à cinq minutes à pied du lycée), mardi après-midi et mercredi toute la journée, individuellement ou en petit groupe.

En vignette, un article de presse du Courrier Picard de samedi dernier, où la direction sortante du lycée et collège fait le bilan de son action.

dimanche 4 juillet 2010

Peut mieux faire.


Je reviens sur le café philo d'hier à Guise, le dernier de la saison 2 009-2 010. Je l'ai trouvé très moyen, même si le public, à la sortie, m'a dit sa satisfaction. Je vois trois raisons à mon sentiment mitigé :

- Le lieu, une bibliothèque, est fermé, ce n'est pas un café où l'on va et vient, entre et sort, écoute et boit, cause ou fait autre chose. C'est l'ambiance qui manquait. L'entre soi ne convient pas à la formule café philo.

- L'absence de micro a d'une part déresponsabilisé les prises de paroles et d'autre part désorganisé, indiscipliné les échanges, certains se croyant autorisé à intervenir de façon impromptue, spontanée. Du coup, la séance ne pouvait que basculer dans la conversation ordinaire, qui génère inévitablement des idées ordinaires, des banalités de bon aloi.

- Le sujet, "A quoi bon voyager ?" est philosophiquement excellent, mais sa formulation est triviale. D'où la tendance à en rester là, sans faire l'effort (malgré mes efforts !) de s'élever à quelque chose d'un peu plus philosophique. En matière de voyage, nous nous sommes cantonnés à des problèmes de valises et d'achats de souvenirs (je pousse un peu mais il y avait de ça). Ceci dit, l'essentiel n'est-il pas qu'il y ait eu du monde et que chacun ait été content ?

En vignette, l'article de presse paru dans L'Aisne Nouvelle d'hier sur le dernier café philo à Bernot.

samedi 3 juillet 2010

Vive le café philo !



Dernier café philo de l'année scolaire à Guise, sur un sujet de saison : à quoi bon voyager ? (introduction en vignette 2). Le lieu : la bibliothèque municipale, tenue par Patrice Bourrec (à gauche de la porte d'entrée, vignette 1). C'est aussi le rédacteur de la minute étymologique, chargé de décortiquer en début de séance les mots du sujet.

Changer d'endroit à chaque fois, c'est une bonne idée, mais pas facile à organiser (la fois précédente, nous étions dans une boulangerie !). Au retour, surprise : en traversant Neuvillette, je tombe sur le maire de Bernot en plein apéro, qui souhaite vivement que reprenne à la rentrée, dans son village, le café philo. Guise ou Bernot, vive le café philo ! Et santé à tous !

vendredi 2 juillet 2010

C'est fini !



C'est fini, j'ai entré avant-hier mes 131 notes de baccalauréat, qui restent encore modifiables puisque les jurys délibéreront lundi. J'ai eu ma petite frayeur : trois copies venant de Versailles, que je n'arrivais pas à enregistrer sur le site et qui m'ont fait passer une très mauvaise nuit. Un coup de fil à mon inspecteur puis au rectorat le matin, tout était réglé : j'ai scanné les notes et mes appréciations.

Qu'est-ce que je retiens de cette cuvée ? Je corrigeais des Littéraires, ce qui m'a poussé à être exigeant, peut-être même un peu sévère. J'ai pourtant relevé d'un point quelques résultats, les plus bas. Le mieux est de vous donner l'échelle des notes pour mes deux jurys. Pour la première fois je crois, j'ai mis un zéro ! Le candidat avait rédigé seulement cinq lignes. Voilà pour le premier paquet (67 copies) :

4 : 1
5 : 5
6 : 7
7 : 6
8 : 11
9 : 9
10 : 5
11 : 7
12 : 6
13 : 3
14 : 2
15 : 2
16 : 2
18 : 1

Deuxième paquet (62 copies dont deux absences) :

0 : 1
4 : 1
5 : 2
6 : 4
7 : 10
8 : 6
9 : 8
10 : 6
11 : 7
12 : 4
13 : 2
14 : 2
15 : 5
16 : 1
17 : 2
18 : 1




jeudi 1 juillet 2010

Retraites et mutations.





C'était ce soir le traditionnel pot des départs en retraite et mutations dans mon lycée. En quinze ans, j'ai assisté à son lent et spectaculaire déclin, qui fait que cette cérémonie n'a plus aujourd'hui le lustre et le faste d'avant. Le champagne est toujours là, mais l'esprit a changé. Nous sommes relativement peu nombreux. C'est l'individualisme qui, là comme ailleurs, a fait des ravages. Ne viennent, en règle générale, que les collègues qui se sentent concernés par un départ individuel, mais il n'y a plus de mentalité de corps, de tradition collective.

La fin de l'amicale du personnel a été le coup de grâce. Désormais, les cadeaux sont offerts à titre personnel, ce sont les sympathies et les indifférences qui guident les choix. La conséquence, c'est l'inégalité entre les départs, certains recevant les honneurs, d'autres pas. Toutes les interventions ne sont d'ailleurs pas suivies par l'assistance, dont une partie poursuit de son côté ses discussions privées. C'est assez étonnant, c'est très contemporain mais c'est ainsi.

La figure de style de l'éloge, qui amenait un collègue de la même discipline à dresser le panégyrique du partant, a elle aussi totalement disparu. Là encore, je le regrette : cette forme de rhétorique, tombée en désuétude, valorisait les engagements publics et privés de l'enseignant. Tout cela est donc passé de mode ?

J'ai retenu trois départs : Millie Joubert, prof d'histoire-géo, qui a choisi de faire intervenir sa première et sa dernière stagiaires, ainsi que sa meilleure élève, Camille (au micro), qui était aussi la mienne l'an dernier. Celle-ci, sous le regard ému de Millie, a dépeint son professeur comme sa "mère spirituelle", faisant ressortir toute l'affection qu'elle lui portait. Le moment le plus beau de la cérémonie, certainement (vignette 1).

Michelle Givron, documentaliste, s'est approchée timidement du micro, comme si elle craignait d'être mordue par lui (vignette 2). Elle a tout de suite prévenu qu'elle n'aimait pas faire de discours, ce que tout le monde avait compris. Et puis elle en a quand même fait un, pas si mal que ça, avec un clin d'oeil finalement très politique sur la retraite à 60 ans (repris dans les interventions qui suivront).

Je termine avec Denis Lefèvre, professeur d'allemand, qui a conclu par une double imitation de Chirac et Mitterrand, déclenchant un fou-rire chez le proviseur. A ses côtés, juste après avoir relevé le micro, c'est Philippe Nowak, chef des travaux et grand maître de la sonorisation (vignette 3).