On dit souvent que le meilleur est pour la fin. Pas en matière d'enseignement. Les premières semaines de l'année scolaire sont les plus simples : la discipline est légère, enseignant et élèves se découvrent, les notes ne sont pas encore venues tout gâcher. Les dernières semaines sont les plus pénibles : les élèves en ont un peu marre (je les comprends), les beaux jours incitent à regarder par la fenêtre plus qu'à écouter le prof, l'approche du bac laisse à croire que tout est joué, qu'il n'y a plus grand-chose à faire. C'est évidemment faux mais c'est ainsi.
C'est pourquoi je suis particulièrement dur, intransigeant en cette période de fin d'année. Avec un objectif, sur lequel je tiens bon : que tous les élèves soient présents en cours jusqu'au dernier jour. Dans ce but, je m'adapte, car l'intransigeance a besoin aussi de souplesse si elle veut remplir ses objectifs. Il faut terminer le programme des notions, pas question d'en rabattre là-dessus. Mais les quinze derniers jours sont modulables. On peut parler si on veut de révisions, mais je n'aime pas trop ce terme : c'est tous les jours qu'il faut réviser.
Non, ce que je leur propose, ce sont des exercices : rédiger une introduction ou une conclusion, s'entraîner à problématiser un sujet de dissertation, construire le plan d'un développement, rechercher des exemples pertinents, savoir utiliser une référence philosophique, voilà, entre autres, ce qui me semble utile, formateur en vue de l'épreuve du bac. Et puis, les tout derniers jours, je tolère que les élèves fassent autre chose que de la philo (sauf jouer aux tarots !) : d'autres disciplines peuvent être privilégiées, je laisse à chacun l'autonomie, le choix de leurs révisions. Ce que je ne supporte pas, c'est de les voir absents ou traîner dans l'établissement à ne rien faire.
Parfait, me direz-vous ? Non, car les élèves sont des êtres humains, avec leurs faiblesses, leurs tentations, leurs défauts. Ils sont rarement méchants mais peuvent, comme les adultes, être facilement malhonnêtes, certains du moins. Sachant que le programme sera terminé quinze jours avant l'arrêt officiel des cours, le prétexte est alors bon pour ne plus venir. Voilà pourquoi ma bonne idée peut éventuellement se transformer en mauvaise conséquence. Comment y remédier ? Seuls la pression morale, le respect de l'engagement pris, la confiance à ne pas trahir peuvent conduire à mes fins. Mais ce n'est pas gagné. La malhonnêteté a pour elle la bonne conscience, la ruse justificatrice, l'insolence fière d'elle-même. On ne peut pas lutter contre la nature humaine.
4 commentaires:
jamais de cravate ?
Quand j'invite, j'en mets rarement. La cravate est surfaite. Quand je suis invité et qu'il convient d'en mettre, je m'adapte et je me plie.
à bas les conventions ! qui, elles aussi sont surfaites !
Certaines conventions ont cependant du bon.
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