Jeudi dernier, c'était Café Philo, avec un beau sujet puisqu'il portait sur la beauté, d'inspiration dostoïevskienne : La beauté peut-elle sauver le monde ? Un beau public, de belles interventions, mais aussi un incident, pas grave quoique marquant, inédit en son genre depuis douze ans que je mène ces animations.
Une dame, du type blonde sexy, s'est pointée quelque peu alcoolisée, se mêlant à la conversation. Rien jusque là de bien choquant ou d'embêtant : in vino veritas, mais pas trop quand même ! Il n'est pas étonnant de rencontrer dans un café des clients éméchés. Les voir intervenir ne me déplaît pas vraiment. Leur esprit un peu gris ne les interdit pas de parole. J'ai déjà été confronté à ce cas, parfois un peu lourd, qu'il faut donc prendre légèrement, passer le micro au disciple de Bacchus avant d'être celui de Platon, satisfaire son besoin d'épanchement et reprendre le cours normal du Café Philo.
Mais jeudi, le souci était que la dame, sans doute émoustillée par le sujet et peu sensible à ses présupposés philosophiques, a carrément voulu se déshabiller ! Elle avait probablement en tête de payer de son corps pour illustrer nos abstraites réflexions. Heureusement, elle s'est contentée de relever sa jupe jusqu'en haut d'une cuisse, pour nous faire apprécier la beauté d'un tatouage dessinant une jarretière. Certains messieurs ont regretté que la démonstration ne soit pas allée à son terme. Quelqu'un a soupiré, encore inspiré par la question : c'est pas beau une femme qui a bu.
Je ne sais pas si la classique remarque est vraie, mais j'ai dû déplorer par la suite que c'est assez chiant une personne qui a forcé sur la bouteille. Car la dame, que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, ne s'est pas arrêtée là, a monopolisé le micro que je lui avais, bon prince et mauvais tacticien, confié. Elle ne s'est pas contentée de parler, faisant des remarques sur la plastique des autres dames, mais passant des mots aux gestes, elle a légèrement caressé les seins d'une participante, comme pour souligner leur beauté (toujours ce besoin d'illustrer concrètement notre sujet !).
Par bonheur, la victime ne s'en est pas formalisée. Je me suis fait un peu menaçant, j'ai manifesté mon irritation de ce qui au départ n'était qu'un amusant aparté. Car l'alcool abuse de la situation, se fait insistant. Le patron est venu mettre un terme à la petite comédie qui aurait peut-être pu mal tourner. Ouf c'était fini !
1 commentaire:
" Le nez de Cléopâtre : s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé." Pascal.
Comme quoi les hommes ne vivent que pour la beauté et font la guerre pour elle.
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