lundi 5 avril 2010

Avatar donne à penser.


Vous ne savez pas quoi lire pendant ces vacances ? Achetez le dernier numéro de Philosophie Magazine ! Je vous recommande en particulier une analyse du film de Cameron, Avatar, qui a connu un énorme succès populaire, et qui est mine de rien "un conte philosophique pour le siècle nouveau" (c'est Philo Mag qui le dit !). Cinq thèmes philosophiques sont abordés dans Avatar :

- Le mythe :
"Avatar est en réalité un récit mythique , qui a trait aux origines et aux fins de la civilisation. (...) James Cameron (...) nous invite à un nouveau pacte entre nature et culture. Une ouverture urgente à la pensée mythique qui rompt avec les conceptions scientifiques des temps modernes. Bref, un décentrement de la conscience. Avatar est bien le grand mythe du millénaire naissant". On est donc assez loin de l'histoire traditionnelle de science-fiction.

- La science :
"Avatar nous rappelle à sa manière que la parenthèse moderniste - ouverte avec l'invention des sciences modernes au XVIIème siècle - s'est bel et bien refermée (...) Avatar illustre ainsi notre condition contemporaine : nous comprenons que la science n'est pas guidée par une raison avec un grand "R", mais par un principe d'expérimentation. Elle n'élucide pas le réel, elle compose avec lui : elle est une continuelle création d'être hybrides". Le paradoxe, c'est que cette critique de la science passe par un film d'une facture hautement technologique !

- La nature :
"Avatar est le premier grand film écologique. Il nous invite à nous départir de l'ancien humanisme qui se définissait par l'idée d'émancipation : une attention exclusive pour l'humain détaché de ce qui fonde ses conditions d'existence. Et il prône ainsi un humanisme renouvelé par l'attachement de l'homme (ou plutôt son rattachement) à l'ensemble des êtres dont, en fait, il dépend".

- La femme :
"Dans Avatar, la puissance est du côté des personnages féminins (...) Avatar s'impose ainsi comme une réactualisation du mythe de la déesse-mère, (...) une remontée du féminin qui travaille l'Occident depuis cinquante ans et qui a déjà eu lieu au XIIème siècle et, dans une certaine mesure, à la Renaissance".

- La religion :
"Le monothéisme organise une opposition entre bien et mal, et c'est le seul à le faire. Toutes les autres civilisations, à l'instar des Na'vis, cherchent à maintenir un équilibre : on ne se débarrasse pas de la part d'ombre, sinon comment sait-on ce qu'est la lumière ? En ce sens, Avatar est vraiment la signature d'une sortie du christianisme". Pour le dire à ma façon : c'est un film post-chrétien ou néo-païen.

Je vous ai livré quelques extraits, mais lisez l'ensemble, vous regarderez autrement Avatar : en réfléchissant.

1 commentaire:

grandourscharmant a dit…

Je ne suis pas sur que le magazine ait bien compris l'œuvre de James Cameron
de Terminator à Avatar, à l'exeption de Trues Lies qui est un film de commande
adapation américaine du film français La Totale,
James Cameron utilise depuis 25a le meme scénario, les memes personnages, la meme histoire ne changeant que les lieux où elle se déroule et l'époque.

Sur le mythe,
Philo Mag n'a pas comprend que c'était la prochaine étape technologique qui était décrite, celle qui n'aura plus besoin d'interface et qui sera directement commandé par le cerveau humain.
Le mythe de l'homme qui contrôle directement la nature grâce à sa seule volonté, leur aura visiblement échappé.

Sur la science,
je partage le paradoxe
Cameron dénonce la technologie et pourtant il est celui qui la maitrise et l'utilise le mieux.
Mais que dénonce-t-il vraiment,
la technologie ou les conséquences d'une utilisation non-maitrisée,
une vision à court terme plutôt qu'une vision à long terme ?

La nature,
Avatar est peut etre le 1er grand film écolo du siecle encore que,
mais des films écolos,
il y en a déjà eu quelques uns.
Et puis qu'est ce qu'un film écolo,
un film qui se passe dans la nature ?
Dans ces cas là, Milou en mai était un grand film écolo.
Sinon, le grand bleu en 1988 était déjà un film où la nature était un des personnages principaux.

La femme,
il ne m'avait pas semblé dans Avatar que les hommes étaient moins puissants que les femmes.
Moi, j'ai surtout vu quelques personnes féminins dont l'époque se sert d'alibi.
Ces super-héroines possedent des qualités qui ne me semblent pas forcément etre partagés par toutes les femmes.
C'est le mal de l'époque,
on veut survaloriser le féminin plus qu'il ne veut l'être lui-même.
Le mythe de la femme guerrière pourquoi pas,
le peuvent-elles peut-être,
le veulent-elles, j'en doute fortement.

La religion,
vous opposez christianisme et paganisme,
or justement le christianisme s'est construit en intégrant le paganisme.
Et l'argument,
le monothéisme s'est construit dans l'opposition bien-mal,
là où les autres maintiennent un équilibre,
où est la différence entre les arguments que vous opposez ?
L'équilibre ne peut pas se construire dans l'opposition ?
En cette semaine de paques,
où pres d'un tiers de l'humanité revendique son christianisme,
le coté post chrétien m'échappe un peu.

En espérant bien sur que vous avez compris et transcrit fidèlement l'article.
Cette article me semble dans l'air du temps,
l'argument du film sert à conforter la thèse des auteurs car on n'y prend que les éléments à charges qui renforce la théorie qu'on veut défendre,
éludant les éléments qui pourraient la remettre en cause.