mardi 1 septembre 2009

Pluvieuse et heureuse.


C'est fait. C'était ce matin, de 10h00 à 12h30, sous la pluie et le ciel gris. On appelle ça pré-rentrée ou rentrée des enseignants. C'est tout simplement la fin des vacances. Rentrée pluvieuse, rentrée heureuse ? Espérons-le. C'était ma 15ème rentrée dans le même lycée. "J'y suis, j'y reste", c'est sûrement ce qui a dû trotter dans ma tête ces quinze dernières années. Surtout parce que je m'y plais, que je m'y sens bien, que je dois aussi y trouver les élèves sympa.
Alors cette rentrée, c'était comment ? Comme une rentrée... Quoi de neuf ? Beaucoup de vieux... Ah si : on fêtera cette année le bicentenaire de celui qui a donné son nom à l'établissement, Henri Martin, un historien républicain du XIXème siècle. Je m'attendais à ce que le virus H1N1 ait la vedette. Non, le proviseur-adjoint l'a évoqué, mais raisonnablement.

Une pré-rentrée, ce sont de multiples séquences. La séquence émotion : le proviseur annonce ce que tout le monde savait déjà, c'est sa dernière année, il est arrivé un an avant moi. Des applaudissements ambigus ont suivi cette annonce. La séquence découverte : les nouveaux collègues se présentent devant tout le monde au micro (j'ai un nouveau collègue de philo, Olivier). La séquence rigolade : nous allons recevoir en janvier un jeune Texan de 16 ans, le proviseur lance un appel pour qu'une famille l'héberge, assorti de deux conditions : pas de tabac, pas de chat, notre petit cowboy est allergique ! La séquence distribution des fonctions, où j'apprends que je suis prof principal de la TL1 et coordinateur (ou coordonnateur, les deux se disputent dans les documents officiels) de ma discipline ; comme on est deux profs de philo, la coordination (là il n'y a qu'un seul mot possible) n'est pas trop difficile). La séquence convivialité : c'est le pot de fin de matinée où l'on va vers les anciens et les nouveaux, un verre de champagne à la main.

A la fin, on nous remet une pochette avec l'emploi du temps (enfin !), les listes d'élèves (et merde, j'ai ceux de l'an dernier, les 1er L1, avec lesquels je commence demain ; pour ceux qui ne comprennent pas ma réaction, lire le billet du 25 août) et quelques recommandations, notamment à propos de la fameuse grippe (là, il faut lire le billet du 30 août). Comme c'est le début de l'année scolaire, le temps est aux bonnes résolutions : je promets de remplir le cahier de texte électronique et d'y faire figurer les notes de mes élèves, ce que je n'ai pas fait l'an dernier, malgré l'obligation administrative de le faire. Voilà, c'est dit, c'est avoué, je sais que mon proviseur-adjoint consulte ce blog, maintenant il sait.

J'ai une pensée, en ce jour de rentrée, pour mes élèves de l'an dernier : qu'ils ne m'oublient pas comme moi je ne les oublie pas. Une pensée pour mes futurs élèves, ceux que je vais dans les prochains jours rencontrer : que tout se passe bien entre nous, car nous allons commencer neuf mois de vie commune. La suite, vous la lirez chaque jour dans Prof Story.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Mieux que la semaine de 4 jours,
la semaine de 2 jours et demi d'un prof de philo.
C'est ce que je voudrais faire quand je serais grand,
un métier de glandeur.

Mon ouvrier de père de faire les 3-8 pour un salaire de misère,
quel con.

Emmanuel Mousset a dit…

La semaine d'un prof ne fait pas deux jours et demi. Ce que vous voyez sur l'emploi du temps, ce sont les heures d'enseignement. On calcule en général deux heures de préparation et de correction pour une heure de cours. Ce qui fait déjà beaucoup plus de temps de travail que votre papa. Sans compter que le salaire d'un prof est un salaire très moyen, pour de nombreuses années de formation et des concours difficiles que votre papa n'a pas subi. Je ne crois pas qu'il faille comparer des situations qui ne sont pas comparables. Et si le con, dans cette affaire, c'était vous ?

J.V a dit…

Il y a 17 heures au lieu de 18, non?
- Soit j'ai mal compté
- Soit vous êtes agrégé avec 2 heures sup'
-Soit il y a une autre raison que vous allez me donner
-Soit il y a une autre raison que vous ne me donnerez pas

Emmanuel Mousset a dit…

Un certifié doit 18 heures de service, mais quand il est avec des classes qui préparent un examen (c'est le cas en philo avec les Terminales), il a droit à une réduction d'heure (qu'on appelle dans notre jargon "l'heure de première chaire").