dimanche 20 septembre 2009

6h30 du matin.


Ce matin, levé à 6h30, j'ai pris une feuille pour prendre quelques notes en vue d'un prochain cours. C'est la meilleure heure, celle de la rosée, du jour qui se lève. Il fait frais, on se sent bien, très reposé. Préparer un cours en soirée, pire la veille, c'est mauvais. Deux heures de travail pour commencer la journée, c'est pas mal. Récompense à 8h30 : le petit déjeuner !

Quand j'ai commencé dans le métier, j'organisais l'année pendant les grandes vacances, je composais mon enseignement à ce moment-là. Ce n'était pas une bonne idée : ce qu'on a fait en juillet, on l'oublie, on le maîtrise moins bien quand on le reprend en février. C'est comme un plat, le fumet s'est alors dissipé. J'avais en ces débuts la mauvaise excuse des élèves qui font le travail d'un coup pour en être débarrassés, et longtemps à l'avance pour se rassurer, ne plus craindre l'angoisse du dernier moment.

Aujourd'hui, je construis l'année scolaire au fur et à mesure, au fil de ses jours. Deux trois jours avant, c'est raisonnable, c'est suffisant. On garde en tête ce qu'on doit dire quand on doit le dire. Sinon la vie s'en va, c'est de la répétition, ou plus grave de la récitation. Le savoir supporte peut-être la distance, la durée, comme ces livres qui traversent les siècles. Pas la pensée, qui n'admet pas le réchauffé, encore moins le congelé. Un cours sous cellophane, beurk !

Je m'y prends comment, de bon matin ? Je pars d'une question (ce matin : l'amour est-il un sentiment égoïste ?), je jette sur le papier tout ce qui me passe par la tête, comme si je commençais au brouillon une dissertation (c'est en réalité ce que je fais). Les idées fusent, des exemples s'imposent, quelques références m'inspirent, un plan s'ébauche, une problématique s'installe, une conclusion est pressentie. Voilà le premier temps de préparation d'un cours. Je travaille la pâte, je la pétris.

Après, il faut laisser reposer un jour ou deux, avant de reprendre. Là, on met au four, il faut que la pâte lève. J'ordonne rigoureusement les idées, je fignole l'introduction et la conclusion, je développe chaque partie et je laisse cuire le tout dans ma tête. Si le soufflé ne retombe pas, si le met n'est pas brûlé, je sers bien chaud le lendemain ou le surlendemain à mes élèves. Je goûte un peu avant de distribuer mes pensées, généralement c'est bon, le cours peut débuter.

En vignette, un tract syndical reçu cette semaine dans mon casier. En bas, vous notez l'autorisation du chef d'établissement et le texte réglementaire qui permet dans un lycée ce type de réunion. On ne peut pas faire n'importe quoi !

4 commentaires:

Arthur Nouaillat a dit…

C'est mauvais de travailler avec un estomac vide.

Anonyme a dit…

Assemblée Générale de rentrée Jeudi 24 de 12h30 à 14h30, adressé essentiellement aux lycéens... = )

Emmanuel Mousset a dit…

J'ai oublié de préciser qu'en me levant je prenais un café noir. Rien de tel pour activer les neurones.

Arthur Nouaillat a dit…

Simon t'es repéré. ^^