vendredi 11 septembre 2009

L'Appel.




En début de classe, l'appel des élèves n'est pas une formalité. Il fait partie intégrante du cours. Les mêmes règles que celles de l'heure s'y appliquent donc : silence et concentration. Si les élèves ne s'y préparent pas là, ils ne les pratiqueront pas après. L'appel est pour moi un moment très important, solennel même. C'est le début d'une séance d'enseignement. Il ne faut pas rater cette entrée. Je suis alors comme le chef d'orchestre qui donne le ton, le rythme.

Trop d'élèves prennent leurs aises pendant l'appel. J'ai horreur de ça. Certains collègues ne citent que les prénoms, par souci de rapidité. Moi j'énonce clairement, fortement et lentement prénom et nom. Je ne veux pas de familiarité. La vérité d'une personne, c'est son prénom et son nom. Commençons le cours de philo en respectant la vérité de chacun.

Ces noms d'élèves, ils doivent tonner comme le canon, sourdre comme le tocsin, claquer comme le fouet. Quant aux absents, il faut par un silence bien montrer et marquer leur absence, son anomalie et son tort. L'appel fait comprendre qu'un cours n'est pas une conférence, qu'une classe n'est pas un spectacle, qu'on n'est pas là pour rigoler mais pour travailler. C'est une séquence pédagogique hautement importante.

Que doit faire l'élève pendant l'appel ? Écouter et attendre, répondre audiblement présent quand son nom est prononcé. Comme Dieu dans le livre de la Genèse nomme les bêtes et les fait exister, il en va de même pour le prof avec les élèves. Au commencement n'était pas le Verbe mais l'Appel ... Le devoir de l'élève ne s'arrête pas là : il doit ouvrir son cahier ou classeur, relire le cours précédent et s'apprêter à prendre note du suivant, stylo en main. L'appel est un travail autant pour lui que pour moi.

Hier, en TES, au dernier mot de l'appel je prononce immédiatement les premiers mots du cours. Et je vois quoi ? Une élève, bras croisés sur son cahier fermé, pas prête du tout à noter, faisant perdre à toute la classe de précieuses secondes dans le temps de l'univers. La foudre de Dieu est tombée sur elle ! Car l'auguste personnage n'a pas fait que créer le monde, il a aussi rayé de la carte Sodome et Gomorrhe et noyé la terre sous les eaux du Déluge. Voilà ce qui arrive quand on ne respecte plus les tables de la loi et les règles de la classe ...

En vignette, le dernier numéro du bulletin d'information du lycée Henri-Martin.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne sais pas si on peut féliciter Anne d'avoir écrit ce texte, vu les circonstances, mais il est (malheureusement...)très beau ce texte!

Anonyme a dit…

de temps a autre vous oublier quand meme quelque personne !!!! donc se n'est pas si solanel que sa l'appel !!!!!

Emmanuel Mousset a dit…

C'est parce qu'en lisant la liste je regarde en même temps la classe, d'où des lignes qui sautent et des noms que j'oublie.

Anonyme a dit…

Rho, z'abuzez un peu non ? Bon,certes, elle auraît du être prète mais c'était pas bien méchant.

Emmanuel Mousset a dit…

C'est vrai, je suis allé un peu loin. Mais mieux vaut maintenant que plus tard.

Anonyme a dit…

Ce texte est tout bonnement ridicule, j'ai rarement lu quelque chose d'aussi absurde de la part d'un philosophe. Ici, joyeux reproducteur de l'autorité institutionnelle,elle qui soumet les élèves à se présenter à des cours de philosophie pour pouvoir espérer ne pas être au chômage par la suite (càd:obtenir leur bac). Le lycée ne tolère ni l'absence, ni le retard en cours, encore moins le fait de jouer l'absence en classe, ce qui pourrait s'avérer une bonne manière d'affirmer son refus. L'adolescent doit être soumis, même en classe de philosophie. Triste professeur! Vous n'avez rien compris. Préférez vous un jeune discipliné au regard vide ou un téméraire au regard plein?
Mais que vous considérez vous comme une éducation philosophique?
Reprenez Socrate, et Sartre...