vendredi 25 septembre 2009

L'exclusion de cours.


Je crois n'avoir jamais exclu un seul élève de mes cours durant mes 16 ans de carrière. Pourtant, les occasions se sont présentées, surtout les premières années. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? D'abord parce que ça ne sert pas à grand-chose. L'élève s'en va, mais il revient, et tout recommence. Ensuite parce que l'élève turbulent ne demande parfois pas mieux que de quitter la classe. Pourquoi lui donnerais-je ce plaisir ? Enfin et surtout parce qu'il vaut mieux qu'un problème, quel qu'il soit (sauf gravissime), soit réglé au sein de la classe, entre le prof et les élèves.

Et puis, je ne veux pas sembler reporter une difficulté sur la Vie Scolaire, qui a d'autres chats à fouetter, si j'ose dire. C'est mon boulot de faire moi-même la police dans ma classe. Ceci dit, je comprends parfaitement les collègues qui procèdent à des exclusions (surtout au collège) : c'est souvent le seul moyen de ramener la paix dans une classe que d'en extraire l'élément facteur de trouble.

Cette semaine, j'ai reçu dans mon casier le formulaire qui permet d'exclure un élève de cours (en vignette). On croit souvent que cette décision est arbitraire, selon le bon vouloir de l'enseignant, pour ne pas dire à la tête du client. C'est faux. La procédure est réglementée par une très sérieuse circulaire nationale. Car exclure est en soi contraire à l'obligation scolaire. C'est pourquoi quatre conditions sont requises :

- La gravité : il faut constater un manquement grave qui empêche le fonctionnement normal du cours. Un élève ne peut pas être exclu parce qu'il a oublié de faire son travail ou qu'il est en retard.

- L'exception : l'exclusion doit être ponctuelle, ni reconduite, ni régulière, ni répétitive.

- L'accompagnement : l'élève exclu doit être astreint à un travail donné par le professeur.

- L'information : l'exclusion donne lieu à une note écrite et motivée au CPE et au chef d'établissement.

Aucun commentaire: