lundi 13 juillet 2009

Ces élèves qu'on croise.

Je suis allé cet après-midi, avec mes amis astronomes, sur la plage de l'Hôtel de Ville, histoire de faire un petit repérage pour préparer notre animation du 21 juillet. Surprise : j'ai retrouvé, parmi le personnel de la plage, Sylvain, un élève de l'an dernier. C'est le genre de rencontre qui est fréquente pour un prof. On demande comment ça va, ce qu'on devient, etc.

Juste après, à la Maison de la Presse, je tombe nez à nez avec ... Sarah, qui n'est pas de mes élèves, ni cette année, ni les autres, mais que j'avais reçue chez moi il y a quelques jours pour la préparer à l'oral du bac. Elle a eu droit à Freud, elle a échoué. Maxime, avec qui elle était venue, a aussi raté. Ça ne me surprend pas. Il n'était pas l'un et l'autre très au point. Ce n'est pas la veille qu'on peut apprendre Rousseau et Freud.

J'ai eu plaisir quand même à tenter de les sauver, même si ça n'a pas réussi. Sarah me dit que le jury a été particulièrement sévère, puisque Anthony, lui aussi passé par mon training, a calé. Je ne commente pas parce que ça ne sert à rien, mais ces candidats n'étaient pas bons, et j'ai pressenti que ça ne marcherait pas pour eux.

Passant devant Monoprix, j'aperçois d'anciennes élèves aux caisses. Quelle courage ! Elles quittent une année de scolarité, une semaine d'épreuves du bac et se remettent à bosser ! Tout comme Claire-Sophie (elle l'a eu) et Raphaël (il a raté) qui travaillent en ce moment dans un centre de loisirs. Je les admire, il faut le faire quand même !

Traversant la place du 8 Octobre, je croise une autre élève (quelle journée !), Julie, qui m'a certainement vu, baisse les yeux, ne dit rien, ne s'arrête pas. Timidité ? Refus de me parler ? Je ne sais pas et je m'en moque. La page de la Terminale est tournée, je comprends que certains élèves ne se sentent plus aucune obligation, même de courtoisie, envers leur professeur. Aux yeux de Julie, en pleine rue, son bac en poche, je deviens peut-être pour elle un parfait inconnu.

Et moi, de mon côté, je n'ai rien fait pour briser cette distance, je l'ai respectée, dans l'incertitude de sa signification. C'est comme lorsqu'on croise quelqu'un qu'on connaît et qui ne vous regarde pas : soit c'est involontaire et peu importe que chacun poursuive son chemin, soit c'est volontaire (hypothèse que plutôt je retiens) et tant pis ou tant mieux, la vie continue. Il y a aussi les vicieux qui ne disent rien pour vous tester, pour voir si vous allez intervenir les premiers. Mais il faut laisser les vicieux à leurs vices.

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