mardi 17 mars 2009

Roboprof.

Si nous étions le 1er avril, j'aurais pensé à un poisson. Sauf que c'est un robot... et que nous sommes le 17 mars. Dans le journal local L'Aisne Nouvelle, je lis ceci, dans les brèves, page 40:

"Un robot enseignant. Pour la première fois, un robot pourrait être à la tête d'une classe d'écoliers. Le professeur de sciences Hiroshi Kobayashi est le créateur du robot-professeur sur lequel il travaille depuis 15 ans. Le robot, du nom de Saya, est composé d'une tête en latex avec les traits d'un étudiant d'université. 18 moteurs contrôlent les expressions du visage, comme la joie, la surprise, la peur, le dégoût, la tristesse et même la colère. Saya parle plusieurs langues, peut faire l'appel des élèves et donner des exercices à faire en rapport avec les livres de classe. Le robot commencera à enseigner à temps plein après avoir passé un test dans une école primaire de Tokyo".

Véridique! Je vais peut-être demander à mon ancien élève Lucas Froment, aujourd'hui étudiant au Japon, de se renseigner. En attendant, voilà de qui faire flipper certains collègues qui craignent le remplacement du prof par la machine (et qui ressentent déjà Internet comme un sérieux concurrent).

Moi, je m'interroge: il enseigne quoi, au juste, ce robot. Parce que si c'est de la philo, je n'y crois pas trop. Et puis, répond-il aux questions des élèves? Ça me fait drôlement penser au film de Paul Verhoeven, Robocop (soit dit en passant, ce célèbre réalisateur suédois a fréquenté, élève, mon établissement, le lycée Henri Martin, mais oui!). Mais là, c'était un flic technologique. Maintenant Roboprof?

J'ai une idée: puisque qu'un robot peut devenir prof, pourquoi un prof ne se transformerait-il pas en robot? Tiens, j'ai envie de faire ça demain, dès 8h00. Je me présente devant mes élèves avec une démarche mécanique, je fais des gestes sommaires et saccadés, j'improvise une voix métallique, je me fais appeler Manu le Robot. Et puis, à un moment donné, je fous des grandes paires de baffes à tout le monde! Eh oui, ça arrive, en tout cas c'est ce qui se passe dans Robocop, la créature électronique finit par se dérégler. La nuit me portera conseil, je vais y réfléchir, et demain matin, j'aviserai.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Verhoeven n'est pas Suédois mais Néerlandais.

Anonyme a dit…

Bah alors manu? tu t'es (courci)cuité ? Cuité surtout je pense comme tes élèves.

Anonyme a dit…

A ballot, ballot et demi.Verhoeven est néerlandais,pas suédois.

Emmanuel Mousset a dit…

Ah bon, vous êtes sûr? Pour moi, c'est un Suédois puisqu'il a un nom et une tête de Suédois. Mais toute personne qui vit dans le Nord de l'Europe est pour moi un Suédois.

Un robot est un être de métal, il n'ingurgite pas d'alcool, à la différence des élèves. Et moi non plus, puisque je suis professeur.

Anonyme a dit…

De la mauvaise foi, des préjugés et de l'inculture, vous êtes loin de l'image que je me faisais d'un prof de philo.
heureusement, l'ironie fait passer la pilule.
commencerais-je à vous apprécier?

Emmanuel Mousset a dit…

Méfiez-vous de la bonne foi, des certitudes et de la culture. Bien peu philosophes sont ceux qui s'y adonnent. Avec ou sans pilule. Brûlez toutes les images que vous pouvez vous faire d'un prof de philo. Ne soyez pas idolâtre. N'oubliez pas l'ironie de Socrate et sa formule: "Je sais que je ne sais pas". Ne cherchez pas à m'apprécier, cherchez la simple vérité.