mercredi 4 mars 2009

Copies, copies, copies.

Ma boîte aux lettres fait du bruit ces derniers jours. Non, ce n'est pas le vent qui s'introduit, mais des copies d'élèves qui sont déposées. Je leur ai dit avant le départ en vacances: pour le devoir supplémentaire, il faut me le rendre avant la rentrée, car les conseils de classe vont très vite arrivés. Si vous voulez améliorer votre moyenne du deuxième trimestre, c'est maintenant ou jamais.

J'ai reçu 16 devoirs à domicile à ce jour. A mes élèves, je dis qu'ils ont jusqu'à dimanche, dernier carat. Après, le délai sera trop court, je n'aurai pas suffisamment de temps pour remplir les bulletins. Curieusement, la classe normalement la plus concernée par ma proposition, la TL2, a peu répondu (3 copies). Les TES2 m'en ont rendu 7 et les TSMP 6. Mais un élève ne fonctionne pas à l'intérêt. Son comportement est moins rationnel, moins utilitariste que ça.

En attendant, j'ai continué mes corrections de bac blanc. J'en suis au paquet des TL1. Pas mal du tout. Ils ont travaillé. Je vous donne les résultats (23 copies corrigées, 10 restent à faire): 11, 13, 08, 12, 11, 10, 09, 09, 09, 08, 14, 16, 14, 11, 10, 09, 08, 10, 16, 08, 15, 13, 03. Il faut de tout pour faire un monde, il faut de tout pour faire une classe, il faut de tout pour faire une évaluation.

Je retiendrai trois devoirs parmi ceux corrigés aujourd'hui:

- D'abord le dernier, le scandaleux, le 03: si je me laissais aller, je déchirerais sur le champ la copie, trois misérables pages de banalités.

- Ensuite cet élève, le seul dans ce cas, qui a compris la question "Un désir peut-il être coupable?" en un sens strictement juridique: un désir est-il passible des tribunaux? Qu'une partie de la réflexion soit consacrée à cet aspect, fort bien. Mais que la réflexion en reste là, non, c'est très insuffisant. En fait, l'élève a pris la culpabilité au pied de la lettre. Il n'a pas senti, saisi, l'image, la métaphore derrière le mot. C'est la seule copie, parmi toutes celles que j'ai corrigées jusqu'à maintenant, qui se soit emprisonnée dans cet étrange piège.

- Enfin cette élève qui a commis un incroyable lapsus (révélateur?): elle a reformulé ainsi le sujet: "Un désir peut-il être CAPABLE?" ou lieu de COUPABLE. J'ai relu, j'ai vérifié, j'ai examiné les lettres: non, c'est bien CAPABLE qui est clairement écrit. Le plus incroyable, c'est qu'à certains moments, dans sa dissertation, le mot est correctement orthographié! Qu'est-ce ça signifie? Pure négligence? Difficile à croire, CAPABLE, COUPABLE, ce n'est tout de même pas la même chose.

Et je le répète, il ne s'agit visiblement pas d'un défaut d'écriture. Alors quoi? Je ne sais pas, je suis interloqué... et embarrassé. Le contenu du devoir est moyen et ne m'aide pas à trancher si elle a compris COUPABLE ou CAPABLE. Il y a du travail, il y a un effort de réflexion, mais il y a ce lapsus impardonnable. Je me suis tout de même efforcé à lui mettre 8.

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