dimanche 24 août 2008

Tendances.

Je vais rester aujourd'hui dans les achats scolaires, puisque c'est de saison. Allez dans un hypermarché en ce moment, vous verrez enfants et parents nombreux dans le copieux rayon papeterie. Enfants et parents? Pas tout à fait. Les parents viennent maintenant plus souvent sans les enfants, leur liste à la main, pour éviter la pression vers ce qu'on appelle l'hyperconsommation. Autre phénomène: le recours à l'internet, qui permet la chasse aux bonnes affaires. 50% des familles s'y rendent. Il n'empêche que l'année scolaire est ouverte et close par ces deux événements: la cohue dans les supermarchés en fin août pour les fournitures, la cohue dans les lycées en début juillet pour les résultats du bac.

Quels sont les articles à la mode cette année? Les articles qui ne sont pas à la mode! C'est une boutade bien sûr, avec sa part de vérité: les produits de marque reculent au profit des MDD, marques de distributeurs, c'est-à-dire les premiers prix. Une tendance qu'il faudra vérifier lors des prochaines rentrées. Sinon, quels produits font fureur? Dis-moi ce que tu achètes, je te dirais qui tu es... En regardant ce que nos élèves disposent sur leur table et dans leur sac, nous apprenons aussi à les connaître et à comprendre notre société, tant il est vrai que la consommation en est le reflet.

Depuis que l'école existe, il n'y a que de trois façon pour l'élève de porter son cartable: à la main, sur le dos ou en bandoulière. Ce dernier mode est récent, dans les années 70, lorsque le cartable s'est transformé en sac, surtout au lycée. La nouveauté: le cartable à roulettes, qui répond à un problème récurrent ces quinze dernières années, la lourdeur des cahiers et des livres, désormais réglé puisqu'on ne porte plus, on pousse ou on tire, comme sa valise dans la gare ou l'aéroport. Le cartable à roulettes, c'est le triomphe de la société du confort.

Plus surprenant dans notre société du prêt à jeter, de l'objet qu'on change rapidement, la vogue des articles flexibles et donc incassables, règle, équerre, compas par exemple. Mais ne rejoignent-ils pas l'attrait pour le "développement durable", avec ces ustensiles qui le sont aussi? Souplesse, flexibilité, ces qualités dans l'air du temps ne valent plus que pour les hommes, les objets aussi sont concernés. Et puis, entre les mains de l'enfant turbulent, les choses ne risquent plus leur vie.

Le mini est de retour. Dans les années 60, nous avions la mini-jupe, puis le mini-vélo. Aujourd'hui, le mini s'est répandu aux articles scolaires, gomme, stylo, etc. Pourquoi, qu'est-ce que ça signifie? Le mini est maniable, pratique, économe en place. Il correspond à cette catégorie esthétique très contemporaine, le "mignon", qui a supplanté le beau et l'élégant, pas assez démocratique. Plus profondément, le "petit" est devenu un terme qui s'est répandu: petit ami, petit souci, petit café, notre société raffole de tout ce qui est petit, et le vocabulaire l'atteste. Pour plus d'explication, écoutez l'émission radiophonique "Mythographies" consacrée à ce sujet ( http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions_ete/rr ).

Dernière tendance, moins surprenante, les fournitures scolaires écolos: calculatrice solaire, stylo en plastique recyclé, trousse en pneu (mais oui, ça existe!). Quand je reprendrai mes cours la semaine prochaine, c'est promis, je commencerai par observer ce que mes élèves étalent devant eux.

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