vendredi 15 mai 2009

Ce qui reste.

J'ai fait le point ce matin avec les élèves sur le programme et ce qu'il nous reste à étudier. Ce n'est pas que je tienne le programme pour sacré. En philosophie, les notions qui balisent l'année ne sont que des prétextes à penser. Ce qui compte, ce ne sont pas les thèmes que nous abordons, ce sont les capacités de réflexion qu'acquièrent les élèves. Cependant, je suis légaliste, et même formaliste : le ministère édicte un programme, appliquons-le à la lettre, et jusqu'au bout.

Donc, où en sommes-nous ? La réponse est sur la pochette cartonnée de couleur bleue qui m'accompagne depuis le début de l'année scolaire et qui occupe l'essentiel de mon cartable, avec mon agenda. Cette pochette contient les cours du moment, les listes d'élèves et des billets d'appel (où j'inscris chaque matin les éventuels absents). A l'intérieur de la pochette, j'ai collé mon emploi du temps et à l'extérieur le programme de philosophie. Celui-ci, au fil des mois, se décolle de plus en plus, le papier s'use. Il est temps que l'année approche de sa fin, mon document tourne de plus en plus au lambeau.

Sur cette petite feuille figure, pour chaque série, la liste des notions à étudier. Au fur et à mesure, je mets une croix sur ce que nous avons fait, pour savoir où j'en suis, pour pouvoir mesurer ce qui reste à faire. J'avance dans l'année au pif, je m'attarde sur certaines notions, j'accélère sur d'autres. Tout dépend de leur importance. J'ai une vision d'ensemble, je sais quel rythme adopter pour arriver à temps au terme de l'année et son final, le bac. C'est maintenant :

Chez les L, il reste 8 notions : l'Etat (commencé ce matin), la société, la perception, théorie et expérience, la démonstration, l'interprétation, le vivant, la matière et l'esprit.

Chez les ES, il reste 4 notions : l'Etat, la matière et l'esprit, l'interprétation, la démonstration.

Chez les S, il reste 4 notions : la conscience, l'inconscient, la démonstration, la matière et l'esprit.

Qu'il reste deux fois plus à terminer chez les L que chez les autres est logique : ils ont deux fois plus d'heures de philo. Vous remarquez que j'ai gardé pour la fin (et ce n'est pas le meilleur, du point de vue des élèves !) les notions politiques et surtout épistémologiques, qui passent pour rébarbatives. Mais quand elles sont bien exposées, ça ne l'est pas plus que d'autres notions.

Voilà donc ce qui reste à faire. Et à veiller avec beaucoup d'attention que l'ambiance de travail et de concentration persévère jusqu'à la dernière heure de cours. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple ...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous vous tenez au programme, c'est beau! Et vous semblez mettre un point d'honneur à obéir aux "ordres"!
"Mes respects mon Seigneur"!

Emmanuel Mousset a dit…

J'ai dit au contraire que le programme n'était pas sacré. Mais en tant que fonctionnaire, j'ai un devoir d'obéissance, non pas à des ordres (l'école n'est pas l'armée) mais à des textes (ça change tout).

Anonyme a dit…

Les textes sont bien des ordres écrits, non? Même si on les appelle "orientations" ou encore "instructions", histoire d'arrondir les angles. Oui les fonctionnaires DOIVENT obéir, mais quand on est fonctionnaire et citoyen, ce qui est inévitable a priori, il est de notre devoir de réagir à certaines orientations, puisque vous ne voulez pas utiliser le mot "ordres"...
Cependant j'admets que l'échéance du bac force à respecter davantage le programme.

Emmanuel Mousset a dit…

Je suis en gros d'accord avec vous. Mais je distingue un ordre verbal, par lequel nous sommes soumis à un individu, et un programme, qui a été élaboré collectivement par mes collègues profs de philo et que je peux tout de même adapter à ma guise.