jeudi 25 septembre 2008

Petits incidents.

Un élève me demande si la classe, qui doit rendre son premier devoir de philo lundi, peut le reporter quelques jours plus tard. Inacceptable! Il ne donne, en plus, aucune raison sérieuse et valable. Je ne discute même pas, je ne veux pas savoir. D'autant que l'élève chargé de la demande n'a rien d'un modèle d'attention en classe. Trois semaines après la rentrée, je commence à percevoir ces choses-là, les élèves inattentifs, ceux qui bavardent. Tout devoir doit être rendu au jour et à l'heure. Si je cède pour le premier, c'est fini, il n'y aura plus jamais d'exactitude pour le reste de l'année.

Deux élèves, dans une même classe, dorment pendant le cours, ou plutôt sommeillent, les yeux parfois s'ouvrant quand même. Ce ne sont pas de mauvais élèves, l'une réussit même le prodige d'intervenir malgré sa torpeur. Nous sommes le matin, première heure. Ce ne sont pas des fainéants, des paresseux, préoccupés par la douce chaleur du radiateur. En fait, ils rattrapent des heures de sommeil qu'ils ont dû perdre. Mais le faire en classe, c'est malvenu.

En même temps, je l'ai expérimenté quand j'étais étudiant, le sommeil contre lequel on lutte se transforme en torture. Donc je peux comprendre. Dans l'idéal, il faudrait les inviter à rejoindre l'infirmerie, à se reposer. Mais je sais que leur assoupissement est passager, qu'il referont vite surface. Je laisse donc faire, mais c'est un petit dilemme pour moi.

Le test du couloir: une classe attend devant la porte, pourtant ouverte, alors que la sonnerie d'entrée a déjà sonné. Je gueule, les élèves ne doivent pas stationner sans raison, sans rien faire, donner l'impression qu'ils volent de précieuses minutes à l'enseignement. Ils doivent entrer spontanément sans que j'ai besoin d'aller les chercher ou de leur faire signe. Au lycée, nous ne sommes pas en collège, où l'enseignant prend ses élèves dans la cour et les conduit dans la salle de classe.

Difficulté des élèves à prendre la parole après avoir levé la main et attendu patiemment que je leur donne le droit de s'exprimer. La spontanéité est souvent chez eux la plus forte. Je suis intransigeant là-dessus, sinon c'est le bordel. Pour travailler utilement, il faut un ordre préalable, un cadre assez serré, que l'enseignant doit constituer, du moins dans ses grandes orientations.

Une élève s'étonne que je puisse conseiller de se poser des questions dans l'introduction d'une dissertation. Impossible! J'ai passé deux heures, en début d'année, à expliquer l'exercice de la dissertation, et j'ai dit, à coup sûr, que l'esprit critique était une pratique fondamentale en philosophie. Mais l'oubli s'installe vite. C'est mon métier de répéter.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai moi même parfois de légers assoupissements, ceci étant dis, ces temps d'inactivités, ces temps loupé en quelque sorte, se ressentes comme un manque, ces périodes de vide sont un regret. Certains élèves dorment par paresse, et d'autre ne le font pas exprès... certains élèves, comme certain professeurs bien entendu, se couché tard, travaillé, se détendent, après une journée passer a voir des gens, a marcher, se dépêcher, ils vont se coucher tard, ils dorment mal, et le réveil est bien trop tôt, toujours bien trop tôt...