vendredi 5 septembre 2008

Mon règlement intérieur.

Une année scolaire, c'est comme une histoire d'amour: les premiers temps sont les meilleurs, ils passent vite, profitons-en. Cette semaine de rentrée s'est pour moi fort bien passée, mais c'est le même constat chaque fois. Les élèves ne me connaissent pas, je ne les connais pas, personne n'a encore eu l'occasion de se détester, le temps n'est pas suffisant pour être déçu. La philo, les classes la découvrent, l'effet nouveauté joue à plein, il sera vite dissipé. Dans combien de jours, de semaines? Je ne sais pas, vous l'apprendrez avec moi en lisant ce blog.

Ce que je sais, c'est que rien n'est jamais acquis devant des élèves. J'ai vu de bonnes classes basculer dans de mauvais comportements plusieurs mois après la rentrée, alors qu'on pouvait penser que le climat du groupe était stabilisé. Je sais aussi que la remise de la première note, début octobre, conditionnera fortement l'atmosphère. Pour l'instant, les élèves sont à égalité, dans leur virginité philosophique. Mais les prises de parole, les remises de travaux vont établir des distinctions, creuser des différences. C'est là, comme dans toute petite société, que les classes deviennent plus difficilement gouvernables.

Pour le moment, je construis le cadre qui me permettra, quand elles arriveront, d'affronter et de surmonter les difficultés. L'établissement a son règlement intérieur, mais j'ai aussi le mien, qui vaut dès que les élèves ont franchi le seuil de la porte, et que je m'efforce de bien leur faire comprendre, et de leur expliquer, car mon autorité n'est pas gratuite, mais justifiée, rationnelle. J'insiste sur trois points:

1- Quand la porte de la classe est fermée, inutile de frapper pour entrer, c'est que le cours est commencé. L'élève doit se rendre à la Vie scolaire chercher un billet d'entrée.

2- L'élève est en classe pour travailler, et pas seulement pour écouter. Je ne suis pas un conférencier qu'on vient aimablement écouter, je suis un professeur qui fait travailler les élèves. Le signe concret de ce travail, c'est la prise de notes, au demeurant excellent exercice d'écriture, fort utile puisque que la philo au bac, c'est de l'écrit (sauf au "rattrapage"). Je préviens: les cahiers seront de temps en temps ramassés, mon jugement sur l'élève ne dépendra pas seulement des travaux effectués mais du soin qu'il mettra dans sa prise de notes.

3- Les devoirs doivent être rendus au jour et à l'heure convenus. Tout retard m'est insupportable, tout retard rompt l'engagement de l'élève à l'égard de son professeur, tout retard détruit l'égalité entre les élèves, tout retard est une faute extrêmement grave (sauf raison valable), avant même l'inattention en classe. Je dois me battre contre l'approximation de certains élèves (aujourd'hui ou demain, ils n'en font pas un drame, moi si), qui est l'approximation hélas de bien des adultes.

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