dimanche 23 novembre 2008

Philo, philo, philo.

Mon début de week-end a été philosophiquement chargé. J'ai animé trois cafés-philo en deux jours. Heureusement, jeudi soir, à Saint-Quentin, c'est Alain qui a assuré la "gestion" de la séance, moi seulement présent en tant que participant (je devais me rendre, avant la fin, à la conférence de Jean-Louis Debré, dont je vous ai parlé).

Premier café-philo: à Guise, mon rendez-vous mensuel au Centre social, dans l'atelier d'insertion des jeunes femmes rmistes. On rit et on réfléchit beaucoup. Pour ces personnes en marge, la rencontre avec un prof de philo, ce n'est pas rien, c'est une ouverture sur tout un monde qui leur fait du bien, auquel elles ont droit. Le sujet de ce vendredi après-midi: L'humanité est-elle condamnée à disparaître? Pas facile...

Qu'est-ce qui pourrait faire disparaître l'humanité? Un cataclysme naturel (tout le monde a à l'esprit le tsunami), la folie des hommes (une guerre nucléaire), la révolte des animaux (ne parle-t-on pas d'abeilles-tueuses?), la maladie (on a connu la peste et le choléra), la faim, la pénurie (d'eau par exemple)... La science-fiction évoque souvent la disparition de l'humanité, notamment par l'invasion d'extra-terrestres. Mais on n'y croit pas vraiment. Et puis, cette histoire de fin du monde, ne serait-ce pas un mauvais coup de la religion?

Et si l'humanité disparaissait d'elle-même? En ne se reproduisant plus (ou pas suffisamment). Ou bien en se métamorphosant, par les manipulation génétiques: une surhumanité idéale mettant fin à notre vieille humanité imparfaite. Réjouissant ou inquiétant? Un intervenant a mis tout le monde d'accord: dans cinq milliards d'années, le soleil va exploser et détruite notre planète. Mais d'ici là, peut-être que l'humanité aura colonisé l'univers?

Deuxième café-philo: le vendredi soir, à Essigny-le-Grand, à la demande de l'association Généalogie-Aisne. Vous devinez bien sûr le thème: Se connaît-on mieux quand on connaît sa généalogie? Rires, bonne humeur, apéritifs et petits gâteaux, une soirée philosophique réussie. Après tout, dans le Banquet de Platon, on boit, on rit, on s'amuse aussi. L'austère philosophie, c'est bon pour le lycée! Et encore... Avec nos généalogistes, nous tenons surtout à dénoncer les préjugés qui leur collent à la peau et à s'interroger sur cette passion contemporaine, au beau milieu d'une société individualiste qui a moins d'égards que par le passé envers la famille.

Troisième café-philo: samedi soir, à Soissons, au Havana Café, sur le thème: Savons-nous encore nous amuser? Je ne sais pas, mais nous nous sommes bien amusés à y réfléchir... Je vous laisse picorer dans quelques questions que nous nous sommes posés:

- L'amusement est-il une perte de temps?
- Le sérieux et l'amusement sont-ils compatibles?
- L'amusement est-il nécessaire au bonheur?
- Y a-t-il des amusements tristes et tragiques?
- L'amusement est-il réservé aux enfants?
- Peut-on s'amuser tout seul?
- La fête est-elle le sommet de l'amusement?
- L'Etat est-il chargé de nous amuser?
Etc

Nous avons prolongé l'amusement au restau, où Jean-Louis, prof d'histoire, s'est livré à une attaque en règle contre l'orthographe de notre langue, absurde et discriminatoire, lui préférant l'écriture phonétique. C'est rare d'entendre un prof dire ça. Pour la plupart, l'orthographe est une vache sacrée. Et sacrément vache! (je m'amuse, quoi...)

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