dimanche 8 mai 2011

Appelez-moi Bernard.






La deuxième séance du café philo à la bibliothèque a d'abord commencé hier par un problème : sous la verrière du hall d'entrée, avec la chaleur, nous étions dans un four, nos cerveaux prenaient le risque de cuire, ce qui ne prédispose pas à la philosophie. Nous avons donc décampé dans le jardin. Et là, c'était délicieux, avec juste ce qu'il fallait de petit vent frais.

Sauf que de nouveaux problèmes sont apparus. Le premier, et non le moindre : l'absence de sono. La rallonge ne suffisait pas. Or, vous savez combien je tiens à la présence du micro. Que faire ? Faute de vrai micro, nous avons utilisé un faux micro, sans fil et sans sonorisation. L'effet était assez comique, renforcé par mes remarques : "attention au fil", "parlez bien fort dans le micro pour qu'on vous entende", etc.

Pourquoi cette apparente bouffonnerie ? Pour que la parole soit disciplinée, correctement répartie et responsabilisée (je n'en dis pas plus, j'en ai déjà précédemment parlé dans des billets ou commentaires). Et ça a marché ! Plus étonnant : les intervenants, devant le micro, poussaient spontanément la voix, effort bien nécessaire étant donné l'éparpillement du public.

Mais d'autres problèmes se sont posés, certes plus mineurs, et ne contrariant nullement la réussite de ce café philo. Leur origine : nos participants sont des urbains, les séances ont lieu en intérieur. Là, le contact avec la nature leur a été fatal. Nous étions installés sous des pins. Ce qui devait arriver est arrivé : la chute de pommes de pin, dont une a failli éclater un crâne.

Ensuite, des membres à la chair particulièrement appétissante ont subi des attaques d'insectes qui les ont amenés à effectuer des gesticulations disgracieuses. Enfin, si nous avions fui la chaleur auparavant, nous avons été rattrapés par le soleil, dont les rayons en progressant obligeaient à changer de place en bougeant sa chaise.

Quoi qu'il en soit, cette deuxième édition du café philo à la bibliothèque a été un vrai succès (à la suite de la première, mon jugement était plus mitigé). J'ai terminé par une innovation, en faisant mon Bernard Pivot, présentant brièvement quelques ouvrages tirés des étagères (vignette 1), en rapport avec le sujet du débat, étalés sur une table basse au milieu du public (vignette 2). La prochaine fois, je ferai encore mieux, je distribuerai aussi cette bibliographie (vignette 3), au verso de l'introduction (vignette 4). Mais fera-t-il assez beau pour que nous regagnions le jardin ?

Cette réussite, je la mesure surtout au fait que je suis assez peu intervenu durant la séance, notamment dans sa seconde moitié. Dans un bon café philo, l'animateur n'a presque plus besoin d'animer. J'ai gagné quand j'ai cessé d'être indispensable !

Aucun commentaire: