lundi 28 février 2011

L'écran de fumée.


J'ai déniché ce petit article (en vignette) dans Le Canard Enchaîné de début février, à propos d'un livre qui vient de sortir, "Ecole, la servitude au programme", de Florent Goujet, professeur de lettres. Son sujet : l'entrée du numérique dans les classes, le fameux ENT, Environnement Numérique de Travail. Fini le tableau noir, vive le tableau numérique interactif ! Tout un tas de joujoux nous sont proposés, imposés, mais sont-ils pertinents ? Goujet répond que non, pour plusieurs raisons :

1- Le numérique entraîne de nombreuses perturbations chez les élèves : problèmes de vue, baisse de la capacité d'écoute, difficultés de mémorisation, appauvrissement du langage ...

2- L'ordinateur invite à une approche superficielle et quantitative des connaissances, sans véritable approfondissement et maîtrise.

3- L'enseignant prend le risque de se voir réduit au rôle d'assistant technique.

4- Le numérique est sans doute ludique, mais que peut-il contre les maux qui frappent le système scolaire, absentéisme, ennui, démotivation ?

5- Le numérique représente surtout un vaste marché dont les produits exigent maintenance et renouvellement constant. Son critère de développement est plus le profit que l'utilité.

Je ne sais trop ce qu'il faut penser de tout cela. Le progrès technique a toujours suscité des réticences qui ont fini par être surmontées. Mais il est bon d'y réfléchir, pour que l'écran de l'ordinateur ne soit pas un écran de fumée.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Belle vision du progrès comme outil d'asservissement et pas d'émancipation.
Belle mentalité,
ce qui n'est pas dit,
c'est que l'enseignant au lieu de faire le même cours toute sa vie,
devra lui aussi se mettre au boulot et être à jour au risque de devenir obsolète.
Il ne suffira plus d'obtenir un concours dans son jeune temps,
il faudra se former tout au long de sa vie.
Le vrai problème dans cette histoire est la réticence de l'enseignant à évoluer.

Emmanuel Mousset a dit…

Un bon enseignant est celui qui fait le même cours toute sa vie, seule méthode pour le maîtriser et le perfectionner. D'autant que les vraies connaissances ne sont pas à réactualiser puisqu'elles sont éternelles. Oui la technique asservit, et je crains que votre petit cerveau en soit la victime. Quant à l'enseignant qui "évolue" grâce à la machine, c'est bidon.

Lormont a dit…

Il y a toujours eu, et il y aura sans doute encore longtemps, des profs qui évoluent pour rendre leur enseignement moderne et attractif, et d'autres qui se contentent d'une routine confortable. L'intrusion des techniques les plus pointues n'y changera rien. Il faut constater cependant que les préoccupations "économiques" (pas pour le contribuable!)prennent souvent le pas sur les notions pédagogiques, au risque de perturber enseignants et élèves. Les nombreux changements de programmes enrichissent les éditeurs, tous les accessoires électroniques exigent, outre un investissement conséquent, une coûteuse maintenance, les transports scolaires plombent les finances territoriales et contribuent à la désertification des campagnes, les calendriers scolaires sont dictés davantage par l'industrie du tourisme que par les prétendus pédago-psychologues auto proclamés qui hantent les ministères,etc... Les résultats sont-ils à la hauteur?

Emmanuel Mousset a dit…

J'en doute un peu.

chtttttt a dit…

je ne suis pas sûr que faire le même cours toute sa vie , soit un signe de "bon cours" puisque tout change .
Il y a qu'a voir en SVT ,on a appris tout le collége que Pluton était une planéte , finalement c'en est plus une.

et le programme change souvent .Tous les ans , le ministére de l'éducation nationale met le nouveau programme sur le Net .

donc un cours qu'on refait pareil chaque année , risque fort d'être incorrect niveau programme .

chtttttt a dit…

après je ne suis pas un adepte de l'informatique en classe . L'ordinateur peut buguer (surtout si c'est Windows ) et dans ce cas on fait quoi ?. Pas de cours , on libére les éléves ?.

ben si c'est windows qu'y a sur l'ordinateur , les éléves vont être contents , vu toutes les perms qu'ils auront !

Emmanuel Mousset a dit…

Tout change sauf en philo. Platon restera Platon, ne deviendra jamais Pluton.