lundi 16 novembre 2009

Trois de trop.




En début d'année scolaire, j'avais prévenu mes élèves, solennellement, presque sous forme de menace : il faudra rendre les devoirs au jour et à l'heure. Sinon ça se passera très, très mal. Et j'ai expliqué pourquoi : stricte égalité entre tous, pas de privilèges en accordant à certains quelques heures supplémentaires.

Bien sûr, un accident est toujours possible. Alors, il suffit de me prévenir, le plus tôt possible. A cet effet, j'ai laissé mes coordonnées téléphonique et électronique aux élèves. A défaut, ils peuvent m'informer le jour même, en classe, avant que le cours ne commence. Mais toujours AVANT que je ne ramasse la copie, surtout pas PENDANT le ramassage. J'ai formellement interdit d'annoncer une défaillance à l'instant où je me présente devant l'élève. Quant à m'en parler APRES le délai, ce n'est même pas la peine d'y penser.

Tout ça est très clair, sans ambiguïté possible, et rationnellement justifié. En même temps, je reste ouvert, indulgent. Ce que je n'accepte pas, c'est la mauvaise surprise de dernière minute. Tout élève intelligent peut comprendre ça. Un élève malhonnête peut même s'y adapter. Pour les deux premières remises de devoirs, pas de problème : les absents se sont faits excuser, les retards ont été annoncés et justifiés.

Cette fois, comme à chaque fois, il y a des élèves qui n'ont pas pu rendre au jour et à l'heure prévus. J'ai été prévenu par téléphone ou par messagerie. Je n'ai pas cherché à vérifier les excuses, je fais confiance. Et les délais proposés étaient fort raisonnables, sans excès. Ça allait. Deux élèves, sur 91, étaient concernés, ce qui est très peu.

Sauf que, pour la première fois cette année, trois élèves, un dans chacune de mes classes, n'ont pas respecté la règle. L'une était absente lors de la remise et ne m'a pas au préalable contacté. L'autre m'a dit, quand je me suis présenté devant lui pour prendre sa copie, qu'il l'avait oublié chez lui. Je lui ai fait quitter immédiatement la salle. Le dernier, absent lui aussi au moment de la remise, n'a rien dit à son retour, ce matin. C'est presque par hasard que j'ai découvert qu'il ne m'avait pas rendu son travail.

Mi-novembre, troisième devoir et trois élèves qui n'ont pas été réglo, qui ont bafoué le principe que j'avais imposé en début d'année. Trois de trop, trois qui pourraient en encourager d'autres si rien n'était fait. Je ferai tout pour que ça ne se reproduise plus.

Absentéisme important dans une classe la semaine dernière, devoirs non rendus aujourd'hui : pas de doute, les problèmes commencent.

4 commentaires:

Camille a dit…

Monsieur, avez vous quelques idées sur le sujet suivant ? je dois passer un oral sur cette question ...

l'homme doit-il être gouverné ?

et votre aide est la bienvenue !!

Merci d'avance !

Emmanuel Mousset a dit…

Spontanément, on a le sentiment que oui, que l'homme doit être gouverné. On appelle ça la politique. Mais quand on constate ses ravages, on s'interroge. Gouverner l'homme, n'est-ce pas le déposséder de sa liberté ? Du moins la restreindre. Et puis, qui ose gouverner son semblable ? Ne faut-il pas pour ça être très prétentieux, et même un peu malade ? Si l'homme doit être gouverné, c'est peut-être par lui-même, dans le contrôle de ses désirs et passions.

Voir Tocqueville, "La démocratie en Amérique", le "self government".

Mallory Dufour a dit…

Bonsoir Monsieur Mousset,ayant parlé de vos cours de philo récemment et, également de vous, jai eu envie de faire un petit tour sur votre blog. je vois que rien n'a changé dans le lycée, et dans vos cours, ce qui me fait sourire!! je vous avouerais que même si j'ai réussi a apprécier la matière ( une fois que mes notes s'élevaient!) cela ne me manque pas du tout de faire des dissertes ! mais que cela me manque de vous écouter, avec du recul, c'était finalement plutôt intéressant!! bon courage pour amener vos terminales jusqu'au bac!!bonne soirée, Mallory

Emmanuel Mousset a dit…

Bon courage à toi Mallory dans la poursuite de tes études.