vendredi 8 octobre 2010

Ca bloque et ça débloque.


14h00, je m'apprête à entrer dans mon lycée pour aller travailler. Surprise : une petite foule est devant la grille. Je m'approche, trois types barrent mon chemin, ils ont un foulard sur le visage. Derrière la porte, proviseur, adjoint, intendant et CPE veillent au grain. C'est un "blocage". Et moi je dis que c'est n'importe quoi.
J'arrache son foulard au gus qui veut m'empêcher de pénétrer dans l'établissement. Je n'aime pas qu'on me parle avec un masque sur la tête. Mais c'est quoi ces guignols ? Et ils se prennent pour qui ? Le guignol me dit de ne pas le toucher. C'est précisément le moment où j'ai envie de lui balancer une baffe dans la gueule. Mais je me calme. De toute façon, c'est un trouillard et il me laisse finalement passer.

Je suis militant, politique, syndicaliste, je fais grève et je manifeste, mais je n'aime pas qu'on menace ma liberté et celle des autres. J'ai horreur de toute contrainte, toute violence. Parmi mes deux classes, les absents étaient nombreux, soit bloqués par les "manifestants", soit trouvant prétexte à ne pas venir en cours. J'ai même reçu à midi un texto d'Elise, une élève, s'excusant de ne pas pouvoir être présente parce qu'elle allait manifester. Non, je ne suis pas d'accord, et je l'ai dit à tous en début de cours : la grève est un non sens quand on est lycéen ; ce droit appartient seulement aux salariés.

Quand le problème concerne spécifiquement l'établissement, je peux comprendre à la limite que des mouvements d'humeur se manifestent. Mais pour la réforme des retraites, non. A chaque conflit social, c'est la même chose : une partie des lycéens en profitent pour sécher. Ce n'est pas acceptable. Certes, j'admets qu'un lycéen ait une conscience citoyenne et politique, que celle-ci s'exprime et soit respectée. Mais pas de cette façon-là.

Vignette : Valérie, prof de russe à La Ramée, m'a demandé de distribuer ce prospectus aux élèves, ce que j'ai fait. Pourtant, à la même heure ce jour-là, j'ai un Ciné-Philo. Mais je ne suis pas chien et je crois aux vertus de la saine concurrence. D'autant que je m'y serais rendu si j'avais pu : je m'intéresse au philosophe et théologien orthodoxe Bertrand Vergely.

2 commentaires:

chtttt a dit…

c'est facile de dire "n'agissez pas de cette façon là " mais faut donner l'autre façon de régler les soucis .

parce que c'est facile de critiquer ,quand on donne pas la solution pour exprimer notre haine de cette réforme.

Emmanuel Mousset a dit…

J'ai donné l'autre façon, je la répète donc : manifester légalement.