J'ai longtemps cru, comme tout le monde, qu'il fallait se méfier des apparences, que l'habit ne faisait pas le moine, etc. Aujourd'hui, je pense exactement le contraire. Je crois même que le premier coup d'oeil suffit largement à juger d'une personne. C'est mon expérience d'enseignant qui m'a conduit à cette conclusion, que j'ai eu pourtant du mal, moralement, à accepter.
C'est terrible à dire mais il y a des physiques, des allures, des comportements qui signent un individu, qui marquent une personnalité. J'en parle maintenant parce qu'arrivées à la mi-octobre, les classes se décantent, l'indistinction du début d'année est terminée, j'ai désormais des personnes repérables devant moi. Certes, la grande masse reste dans la masse, individus normaux sans problème ni performance en particulier. Mais il y a quelques mauvais, paresseux, dissidents qui se confirment et que j'avais subodorés dès le départ.
Il suffit de peu de choses, c'est ça qui est fascinant : un pas qui traîne, une nonchalance du corps, un regard qui se dérobe, un air en l'air, une mollesse dans l'assise, des traits absents, un aspect général qui échappe, qui fuit. C'est très intuitif et je prends garde de ne pas me tromper. Mais je me trompe rarement. Parfois, l'affaire est pliée deux ou trois jours après la rentrée. Je crois cependant que l'être humain est amendable, que d'agréables surprises sont possibles. Mais c'est plutôt rare.
Plus j'avance en âge et dans le métier, plus je crois à une sorte de destin, de fatalité. Mon pouvoir d'enseignant, je le circonscris progressivement à bien peu de choses. Mais ces choses-là, je m'y consacre corps et âme. Ce qui est étrange, c'est que le bon se signale de façon moins flagrante que le mauvais. Mais il y a tout de même quelques bons que j'arrive à identifier. Les apparences trahissent une vérité. Si les élèves étaient malins (la plupart n'ont pas la force de l'être), ils auraient l'intelligence de soigner les apparences. Mais les mauvais n'ont même pas cette intelligence-là. C'est vraiment terrible.
vendredi 15 octobre 2010
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2 commentaires:
Les apparence donnent à peu près toujours la vérité. Et c'est pour cette raison qu'il faut s'en méfier. Car à peu près toujours ne veut pas dire systématiquement.
Et encore sur les élèves, c'est un beau challenge de reconnaître le caractère de chacun.
Chez une personne de 30, 40 ans ( et +) on reconnait facilement "le simplet , le gars que même la vie fait chier, celui qui n'aime pas son métier, l'éternel mécontent..."
Parce que se tenir bien sur une chaise c'est assez difficile quand on est sur la fin de la journée et que l'on a mal au c.. à cause de ces foutues chaises en bois ( et plus encore quand on a fait 5 heures de vélo sur selle carbone l'après midi précédente).
Trainer les pieds c'est aussi être crevé, et n'en plus pouvoir...
Je dois avouer que je me fais assez souvent sermonner comme quoi je ne suis pas dans une position propice au travail ( chose on ne peut plus énervante puisque je suis le cours )
Le proverbe "il ne faut pas se fier aux apparence" est donc pour moi plus à utiliser lorsque l'on se trompe sur son jugement sur l'apparence que pour une vérité vrai dans tout cas de figure.
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