lundi 24 octobre 2011

Posologie de la correction.

Il n'y a pas de vacances pour la correction des copies. J'ai trois jolis paquets avec moi, 92 devoirs, une dissertation (doit-on se méfier de nos désirs ?) et un commentaire de Pascal. L'idéal est d'en lire dix par journée, cinq le matin, cinq le soir, comme une posologie. Mais il y a loin de l'idéal à la réalité ...

Je fais ce travail dans ma mansarde, sur une table en bois, petite et nue, pour que rien ne vienne distraire mon esprit. La clé de l'efficacité, c'est la concentration. Avec elle, on vient à bout des 92. Devant moi, une fenêtre qui donne sur le ciel, seulement perturbé par la pointe du sapin des voisins.

Pour le reste, un oiseau ou un avion sont les seules occasions d'inattention. Il ne faut pas qu'il fasse trop chaud, le siège doit être aussi dur que la table : le confort est l'ennemi du correcteur de copies. Quand j'annote les devoirs, mon stylo traverse le papier, atteint le bois : j'ai l'impression d'être un graveur, je prends conscience du mot "besogne".

Un prof doit corriger ses copies comme un moine recopie les pages de la Bible, dans la solitude, presque la prière. J'ai des collègues qui emportent leurs paquets au café, qui bossent entre le crème et le croissant, dans le bruit, devant tout le monde. J'en suis incapable. Il me faut être sous les toits, dans ma mansarde.

2 commentaires:

Priam a dit…

Vous ne faites pas de commentaire sur les résultats des élections professionnelles ? Les résultats ont été données le 20 ou le 21 : il doit bien y avoir des choses intéressantes à dire sur le sujet (?)

Emmanuel Mousset a dit…

Faites donc, je vous en prie.