Je ne voudrais pas terminer cette journée sans rendre hommage à Jacqueline de Romilly, hier disparue. Qui n'a pas un ouvrage de cette grande dame dans sa bibliothèque n'est qu'un barbare ! Je ne retiens pas d'elle l'universitaire de haut vol ou la femme académicienne qu'elle était. Non, ce qui m'a toujours intéressé et touché dans sa personnalité, c'est qu'elle a su mettre à la portée du grand public cultivé son amour de la Grèce ancienne. Tant d'intellectuels restent abscons, consacrés exclusivement, presque jalousement à leurs pairs ...
Jacqueline de Romilly se rapprochait, sans y appartenir vraiment, de l'éducation populaire. Elle savait, au bon sens du terme, actualiser des idées d'il y a plus de 2000 ans et qui ont encore beaucoup à nous dire et nous apprendre aujourd'hui. Elle avait l'intelligence d'extraire les humanités de leur vaniteuse poussière, de leur élitisme de salon. Je n'oublie pas aussi que la philosophie est née en Grèce, que j'ai d'une certaine façon une dette envers Romilly.
Son oeuvre est immense, j'ai l'impression qu'elle publiait un livre chaque année. Celui que j'ai en mémoire, qui m'aura le plus marqué, c'est "Les Grands Sophistes dans l'Athènes de Périclès", chez Fallois, en 1988. Les Sophistes n'ont jamais eu très bonne réputation aux yeux des philosophes. Socrate et ses disciples les ont combattus. Jacqueline de Romilly les réhabilite en quelque sorte, les montre en penseurs de première catégorie, digne d'intérêt. A mes élèves, je conseille de lire Jacqueline de Romilly.
dimanche 19 décembre 2010
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