lundi 30 novembre 2009

Liberté et plaisir.



Être libre, est-ce faire ce qui nous plaît ? Voilà le sujet de dissertation que j'ai corrigé hier, chez mes Littéraires. Qu'est-ce qui n'a pas marché ? La mauvaise compréhension de la question, comme souvent, par manque d'analyse, de précision, de problématisation. Beaucoup en sont restés au sens courant : Être libre, est-ce faire ce qu'on veut ?

Mais l'étude de la question nous conduisait à autre chose, une interrogation bien différente : liberté et plaisir sont-ils liés ? Trouve-t-on sa liberté dans le plaisir ? Le plaisir n'est-il pas un obstacle à notre liberté ? Là, la question prenait toute sa dimension et son intérêt philosophiques. Car se demander si être libre, c'est faire ce qu'on veut, la réponse est assurée et n'exige pas grande réflexion.

Voici l'échelle des notes (à gauche la note, à droite le nombre de copies) :

6 : 2
7 : 1
8 : 2
9 : 5
10 : 5
11 : 3
12 : 4
13 : 1
14 : 2
15 : 2

dimanche 29 novembre 2009

FOL journée.






Plusieurs centaines de visiteurs sont passées hier par le domaine de Beauregard, centre d'éducation populaire de la Ligue de l'enseignement de l'Aisne (FOL), qui proposait pour l'anniversaire de son centenaire de nombreuses activités. Parmi les photos prises, le choix est difficile, ne serait-ce que parce qu'il faut faire un choix entre beaucoup de possibilités ! J'en ai retenu trois qui me semblent symboliser au mieux notre journée :

Vignette 1 : Jean-Claude Simon, notre délégué culturel, fait visiter à Pierre Day, maire de Soissons, l'atelier sculpture, où sont exposées les oeuvres que Hubert Dufour a réalisées avec les écoles et les centres pénitentiaires.

Vignette 2 : nous sommes dans la salle du bar du château de Beauregard, pendant l'apéro philo, qui portait sur le thème "Pourquoi s'associer ?"

Vignette 3 : le banquet final commence, je prononce quelques mots de bienvenue, en compagnie (à ma gauche) de Marie-Françoise Lefèvre, notre secrétaire générale.

Désolé pour le jeu de mots facile qui tient lieu de titre à ce billet ! Mais je l'ai senti comme ça ...

samedi 28 novembre 2009

Souvenir.


Maurice m'a envoyé cette belle photo prise dimanche dernier, au colloque sur Darwin à Soissons, au moment où je m'entretiens avec Patrick Tort. Entre nous deux, Annie Gatebois, déléguée régionale de la Ligue des Droits de l'Homme et organisatrice de l'événement. La rencontre avec l'un des spécialistes mondiaux du darwinisme aura été pour moi émouvante et impressionnante. J'en garde notamment ce souvenir.

vendredi 27 novembre 2009

Débat sida.


J'ai passé une partie de l'après-midi à Soissons, pour animer un débat sur le sida. En pleine polémique entre le Sid'Action et le Téléthon ! Mais la polémique n'a pas gagné le Centre social de Presles, dans lequel nous étions installés.

On apprend tous les jours ! Savez-vous combien de personnes meurent chaque année du sida ? 1 000. Je m'attendais à un chiffre plus élevé, tellement cette maladie fait peur et génère de nombreux préjugés. Encore convient-il de préciser que sur les 1 000, beaucoup décèdent non du virus lui même mais des pathologies qu'il entraîne. Car un dépistage précoce permet de contenir le mal.

A ma gauche, debout, c'est Daniel, très investi dans la lutte contre le sida, correspondant du journal L'Union et par ailleurs habitué de notre café philo de Soissons. Assises à ses côtés, Elise et Cristelle, les organisatrices de la rencontre, membre du CCAS-Maison des Préventions (avec qui j'ai déjà fait un café philo consacré au cancer en début d'année civile). A ma droite, cheveux poivre et sel et tout sourire, le docteur Liné, du Centre Hospitalier de Soissons, un médecin comme on en voit dans les séries américaines, photogénique (la preuve), compétent et rassurant.

jeudi 26 novembre 2009

Fuite et revanche.


Ce matin, devant ma classe : à ma droite, deux élèves parlent entre elles, se sourient, discrètement mais visiblement. Elles ne sont pas dans ce que je dis. A ma gauche, un élève consulte je ne sais quoi, qui n'a manifestement rien à voir avec le cours. Dès qu'un élève fait autre chose que noter, je le perçois immédiatement. Un élève, non loin, bouge parce que sa table est bancale et qu'elle bouge. Quelque chose d'anormal qui bouge dans une classe, et c'est une bonne partie de la classe qui se met à bouger. Face à moi, mais au fond de la salle, une élève se penche vers une autre élève. Elles sont cachées par des corps et des têtes, je ne sais donc pas ce qui se passe. Mais je sens à l'évidence qu'il se passe quelque chose, qui est sans rapport avec moi ou la philosophie.

Bref, la classe m'échappe. C'est plutôt rare, mais ça arrive de temps en temps, régulièrement. Tout bascule alors lentement dans un autre monde. Un professeur inattentif pourrait ne pas s'en apercevoir. Il n'y a pas de désordre manifeste, d'indiscipline flagrante, les apparences sont sauves. Mais l'illusion est sensible, un glissement s'opère, en divers points de la classe, entraînant l'ensemble non pas dans le chaos mais dans une forme d'inertie, une étourderie assez puissante si on n'y prend pas garde. Les corps sont là, les visages sont absents, les regards fuient, les esprits sont ailleurs, très loin.

Je n'y suis pour rien. J'ai bien dormi, je suis en forme, la force est en moi. Mais que peut la force contre le relâchement ? C'est comme le sable qui file entre les doigts. Que faire ? Gueuler pour briser la douce somnolence, pour ramener le groupe à moi et à la philosophie, pour rattraper ce qui peut encore l'être. Rien n'est plus irritant, dans ce genre de situation, que la fin de la séance, où les élèves se lèvent dès la sonnerie, avant même que j'ai terminé. Ça m'est insupportable, c'est le signe qui trahit leur vacance. J'ai prévenu : pas question que ça continue ainsi. Demain je serai là, ils m'auront devant eux, ils ne pourront pas y échapper, ils ne pourront plus m'échapper.

Est-ce la mauvaise expérience du matin qui m'a rendu impitoyable, avec une autre classe, en fin d'après-midi ? Je n'ai guère plaisanté avec eux, ce que je fais pourtant volontiers, pour que le cours ne soit pas trop tendu, qu'il ait des temps de respiration. J'ai parlé fort, plus fort que d'habitude, j'ai veillé à mon élocution, afin qu'elle soit parfaite, sans faiblesse, sans hésitation. La clé de l'autorité est dans la voix, le ton. Personne ne résiste à ça. Dans le maintien du corps aussi : je suis resté debout, tendu, crispé, offensif, prêt à riposter au moindre problème, exerçant physiquement ma force de dissuasion. J'ai circulé dans la salle, jusqu'au fond, là où les tentations trouvent si souvent refuge.

Deux élèves se sont mises à murmurer, très peu. C'était déjà trop, j'ai fait cesser. Et je ne les ai pas lâchées de l'heure. Une élève écrit alors que je ne parle plus depuis de longues secondes. Je m'approche, menaçant. Que fait-elle ? Elle était absente la dernière fois et recopie le cours d'avant. Sauf qu'il fallait le faire avant ou après, mais sûrement pas pendant le présent cours. Elle range sa feuille. Une élève s'avachit sur sa table. Ordinairement, je ne sanctionne pas les attitudes. Mais là oui. Je n'accepte pas. Le relâchement des corps invite au délitement des esprits.

L'heure est passée, sévère, carrée, contrôlée. Les élèves n'ont pas bronché. J'étais satisfait. C'était ma revanche sur la matinée. Mais je n'aimerais pas non plus que chaque cours se passe comme ça.

En vignette, l'annonce d'un débat demain à Soissons, ouvert à tous, consacré au sida. Animé par un certain EM.

mercredi 25 novembre 2009

A nouveau la Lune.




L'art de la conférence consiste essentiellement à maîtriser le temps. On ne peut pas dire que j'y sois parvenu durant mon intervention sur "La conquête de la Lune", à l'Université du Temps Libre de Cambrai, cet après-midi. Arrivé cinq minutes en retard à cause d'une difficulté à me garer, j'ai fini dans la précipitation, en empiétant de dix petites minutes sur la durée prévue. C'était la première fois en cette deuxième saison.

Est-ce le thème qui me tenait à coeur, que je donnais pour la troisième fois cette année ? C'est possible. Mais le bon conférencier ne se laisse pas entraîner par la passion de son sujet. Ceci dit, et c'est étrange, je ne peux pas m'empêcher d'être gagné par l'émotion quand j'évoque l'instant fatidique où Armstrong pose le pied sur la Lune et prononce sa fameuse phrase. Encore aujourd'hui, quelque chose s'est produit en moi en racontant cette scène fondamentale.

mardi 24 novembre 2009

Bravo Jean-Claude !



J'ai animé, cet après-midi à Chauny, un débat sur le thème des discriminations, après la projection du film "Camping à la ferme". Le public était essentiellement scolaire. Cette manifestation se déroulait dans le cadre du Festival du Film Citoyen, proposé par la Ligue de l'enseignement de l'Aisne. Les circonstances étaient un peu particulières : Chauny est depuis pas mal de temps le lieu de tensions et d'affrontements entre extrémistes de droite et jeunes issus de l'immigration.
Nous avons apporté notre pierre dans la lutte difficile contre le racisme et la xénophobie. Je veux rendre particulièrement hommage à Jean-Claude Simon (à mes côtés sur la vignette), notre délégué culturel, militant infatigable de la cause laïque, qui ne compte ni son temps ni ses efforts au service de notre Fédération. Bravo Jean-Claude ! Aujourd'hui, c'était très réussi.