
Il y a des moments comme ça, plutôt rares, où je me sens, lors d'une animation philosophique, alpiniste gravissant une paroi sans fin ou galérien ramant au milieu de l'océan. C'était le cas au collège de Crécy-sur-Serre, avec quatre classes successives d'élèves de Troisième, genre ados en crise, muets comme des carpes ou bien gloussant comme des poules. Pourtant, le sujet (en vignette) était supposé les accrocher. L'an dernier, ça s'était mieux passé.
Je ne dis pas non plus que ça s'est mal passé, mais j'ai eu du mal à les faire parler. Le langage, quel problème ! Et je suis persuadé qu'ils avaient des choses à dire. Un moment fort cependant, où je suis resté scotché à ma paroi et immobile au milieu de l'océan : quand une fille a avoué être "lesbienne" (c'est le mot qu'elle a employé)et toutes les difficultés que ça pouvait entraîner. Les ados sont comme ça : soit ils se taisent, soit ils lâchent tout et ce sont les adultes qui en sont presque gênés.