Chaque année, à cette période, le lycée organise une sortie au Forum de l'Etudiant d'Amiens. Depuis quatorze ans, je suis presque toujours accompagnateur dans cette sortie. Les enseignants préfèrent échapper à cette tâche, quand ils le peuvent. Car quand on est professeur principal, on a l'orientation des élèves dans nos missions.
Il y a quelques années, nous prenions le car en début de matinée et nous rentrions en fin d'après-midi. Toute une journée là-bas! C'était beaucoup trop, mais c'était ainsi, c'était depuis toujours, c'était la tradition. Pourquoi changer? Résultat: la plupart des élèves quittaient l'enceinte du Forum pour aller faire les soldes en ville!
Depuis deux ou trois ans, un changement s'est opéré. Départ 12h30, retour 17h30, deux bonnes heures passées là-bas, un temps suffisant. Car beaucoup d'élèves savent en gros ce qu'ils veulent et ce qu'ils doivent faire. Sur place, je me cherche un petit coin tranquille pour travailler, eurêka j'ai trouvé! Pour bien montrer que cette sortie n'est pas touristique, le proviseur-adjoint est de la partie.
Le déplacement n'est pas très lourd à gérer. Avec des grands, il n'y a pas trop de problème. Il faut simplement veiller à n'oublier personne au moment du départ. J'avais demandé aux élèves d'être précisément à l'heure, 16h15, au car pour le retour. Ils ont tous respecté. Sauf... moi, ne retrouvant plus exactement l'emplacement du car. Nous sommes rentrés sains et saufs, et c'est l'essentiel. En attendant de recommencer l'an prochain.
Bonne nuit.
vendredi 9 janvier 2009
jeudi 8 janvier 2009
Doit progresser.
J'ai passé la semaine à rendre les devoirs, avec commentaires généraux et individuels, puis à donner les corrigés, très détaillés. Ça prend du temps mais ça vaut le coup. Ce qui est dommage, c'est qu'avec la neige et la perturbation des transports, il y a eu beaucoup d'absents. En ECJS, ce matin, je n'ai même rien fait: il y avait trois élèves!
Rien fait, non, pas vraiment. Nous avons parlé de choses et d'autres, j'ai laissé les élèves me questionner librement. Mais je crois que ce genre d'échanges, hors cours, ont valeur d'enseignement. Il est important que les élèves entendent quelqu'un qui ne parle pas comme leurs parents, et d'autres choses que ce qu'ils entendent en famille. L'ouverture de l'Ecole, c'est aussi celle-là.
Le deuxième trimestre, je l'ai rappelé à mes classes, doit être celui de la progression. M'étant rendu compte que les mois de janvier et février seraient consacrés à un devoir surveillé (dont le bac blanc), j'ai proposé aux volontaires un devoir complémentaire, à la maison (le prochain sera en mars, au retour des vacances), dont je ne retiendrai la note que si elle améliore la moyenne trimestrielle. Une façon d'encourager les élèves et de leur permettre de faire un devoir sans le risque d'une mauvaise note.
Ce progrès que j'appelle de mes voeux pour chacun d'entre eux, à partir de quoi peuvent-ils le réaliser? Je vois trois moyens:
- D'abord, il y a mes recommandations écrites et orales pour chaque copie, qui leur permettent surtout de mesurer leurs erreurs.
- Ensuite, il y a mes corrigés détaillés, qui ne sont pas des dissertations intégrales mais s'en rapprochent beaucoup.
- Enfin, le meilleur moyen ne dépend peut-être pas de moi: ce sont les meilleures copies de la classe, que les élèves doivent oser demander à leurs camarades, afin de comprendre comment quelqu'un de leur âge, de leur niveau, a pu obtenir une bonne note.
Rien fait, non, pas vraiment. Nous avons parlé de choses et d'autres, j'ai laissé les élèves me questionner librement. Mais je crois que ce genre d'échanges, hors cours, ont valeur d'enseignement. Il est important que les élèves entendent quelqu'un qui ne parle pas comme leurs parents, et d'autres choses que ce qu'ils entendent en famille. L'ouverture de l'Ecole, c'est aussi celle-là.
Le deuxième trimestre, je l'ai rappelé à mes classes, doit être celui de la progression. M'étant rendu compte que les mois de janvier et février seraient consacrés à un devoir surveillé (dont le bac blanc), j'ai proposé aux volontaires un devoir complémentaire, à la maison (le prochain sera en mars, au retour des vacances), dont je ne retiendrai la note que si elle améliore la moyenne trimestrielle. Une façon d'encourager les élèves et de leur permettre de faire un devoir sans le risque d'une mauvaise note.
Ce progrès que j'appelle de mes voeux pour chacun d'entre eux, à partir de quoi peuvent-ils le réaliser? Je vois trois moyens:
- D'abord, il y a mes recommandations écrites et orales pour chaque copie, qui leur permettent surtout de mesurer leurs erreurs.
- Ensuite, il y a mes corrigés détaillés, qui ne sont pas des dissertations intégrales mais s'en rapprochent beaucoup.
- Enfin, le meilleur moyen ne dépend peut-être pas de moi: ce sont les meilleures copies de la classe, que les élèves doivent oser demander à leurs camarades, afin de comprendre comment quelqu'un de leur âge, de leur niveau, a pu obtenir une bonne note.
mercredi 7 janvier 2009
Le bonheur sous la neige.
"Elle est pas là, elle est pas là!", c'est sous ces cris que je suis entré dans le couloir qui mène à ma classe. Vous n'y pourrez jamais rien: c'est une joie irrépressible et universelle, qui vient du fond du coeur quand les élèves découvrent qu'un prof est absent. D'autant qu'il y avait, sur ma ville et dans sa région, le froid, la neige, le verglas, occasionnant de nombreux retards. La totale, comme disent les lycéens, qui espèrent que le pire (les conditions climatiques) engendre le meilleur (la suspension des cours).
Vous avez remarqué combien, cette année, les individus supportent très mal le froid? Pourtant, la saison est normale, rien d'exceptionnel, nous sommes simplement en hiver. Chez mes L, douze absents sur 32, chez mes ES, dix absents sur 34. Tout ça parce qu'il fait froid en hiver! Plus tard, nous nous plaindrons qu'il fait chaud en été...
Quoi qu'il en soit, en remontant ma rue pour rejoindre mon lycée et en traversant la cour de récréation enneigée, j'ai pris soin de marcher là où la semelle de mes chaussures me fixait au sol. Le risque de glissade était réel, et le déshonneur, l'humiliation et le ridicule au bout de la chute. Un professeur de philosophie à quatre pages dans la neige, vous imaginez un peu! L'attentat à la boule de neige n'était pas non plus à exclure, de la part de collégiens très friands de ce genre d'exercice. Je n'ai heureusement subi ni l'une ni l'autre.
Dans l'après-midi, je suis allé à Cambrai, à la demande d'une association type IUTA, qui propose des conférences dans l'enceinte du lycée Fénelon. C'est ce que j'appelle le grand public cultivé, plutôt âgé, un bon public, que j'aime beaucoup, avec qui j'ai un excellent feeling. C'était ma première intervention, sur le bonheur, où j'ai refait mon sketch philosophique préféré: à la question "Faut-il vouloir être heureux?" je réponds, à la surprise générale, que non, et j'étaie ma démonstration en 15 arguments.
C'est du cousu main, une provocation tout sauf gratuite, et une conclusion où je soutiens que le bonheur est le pire malheur qui puisse nous arriver. Le public se prend au jeu, m'interrompt à mon plus grand plaisir, on rit, on réfléchit, c'est merveilleux. Une bonne journée. Je n'irai pas jusqu'à dire une journée heureuse, ça me contrarierait.
Vous avez remarqué combien, cette année, les individus supportent très mal le froid? Pourtant, la saison est normale, rien d'exceptionnel, nous sommes simplement en hiver. Chez mes L, douze absents sur 32, chez mes ES, dix absents sur 34. Tout ça parce qu'il fait froid en hiver! Plus tard, nous nous plaindrons qu'il fait chaud en été...
Quoi qu'il en soit, en remontant ma rue pour rejoindre mon lycée et en traversant la cour de récréation enneigée, j'ai pris soin de marcher là où la semelle de mes chaussures me fixait au sol. Le risque de glissade était réel, et le déshonneur, l'humiliation et le ridicule au bout de la chute. Un professeur de philosophie à quatre pages dans la neige, vous imaginez un peu! L'attentat à la boule de neige n'était pas non plus à exclure, de la part de collégiens très friands de ce genre d'exercice. Je n'ai heureusement subi ni l'une ni l'autre.
Dans l'après-midi, je suis allé à Cambrai, à la demande d'une association type IUTA, qui propose des conférences dans l'enceinte du lycée Fénelon. C'est ce que j'appelle le grand public cultivé, plutôt âgé, un bon public, que j'aime beaucoup, avec qui j'ai un excellent feeling. C'était ma première intervention, sur le bonheur, où j'ai refait mon sketch philosophique préféré: à la question "Faut-il vouloir être heureux?" je réponds, à la surprise générale, que non, et j'étaie ma démonstration en 15 arguments.
C'est du cousu main, une provocation tout sauf gratuite, et une conclusion où je soutiens que le bonheur est le pire malheur qui puisse nous arriver. Le public se prend au jeu, m'interrompt à mon plus grand plaisir, on rit, on réfléchit, c'est merveilleux. Une bonne journée. Je n'irai pas jusqu'à dire une journée heureuse, ça me contrarierait.
mardi 6 janvier 2009
Mes projets 2009.
J'ai eu cet après-midi mon deuxième rendez-vous de l'année avec des parents, la mère d'un élève plus exactement. Je ne vous raconterai pas, il y a secret professionnel et respect des personnes. Mais c'était douloureux, pas pour moi, pour la situation. Je me suis dit, en sortant, qu'il n'était pas facile d'être enseignant, mais plus difficile encore d'être parent, et pas évident non plus d'être adolescent. Le professeur, lui, ne doit pas se substituer au psychologue, même s'il doit chercher à comprendre un état psychologique. Il doit rester pleinement ce qu'il est, un professeur, et ramener tout problème à la finalité de l'Ecole, c'est-à-dire au travail.
Je vais donc vous parler d'autre chose, de mes activités périscolaires, qui sont en quelque sorte le prolongement de mon enseignement, sans se confondre avec lui, car très différentes de lui. Ce sont des activités associatives, en cohérence avec mes activités professionnelles. En 2009, je vais poursuivre mes "Cafés" mensuels, Café-Philo bien sûr, mais aussi Café-Citoyen, Café-Livres et une innovation, un Café-Sciences. Le Ciné-Philo continuera ses séances, évidemment, avec 30 places gratuites pour les élèves de mon lycée.
Et puis, il y a les nouveautés de l'année, quelques rendez-vous anniversaires qu'il me semble important de célébrer. En février, nous fêterons les 200 ans de la naissance du grand savant moderne Charles Darwin. Son combat est celui de la science mais aussi de la laïcité. Aux Etats-Unis, première puissance mondiale, l'évolutionnisme n'est toujours pas complètement admis.
Le 21 juillet, l'événement sera cette fois technologique: les 40 ans de l'homme sur la Lune. J'avais 9 ans, je m'en souviens un peu. Quelle histoire! C'est l'un des plus grands événements de l'histoire de l'humanité. De notre époque, on ne retiendra que celui-là, j'en suis certain. Alors, célébrons le avec faste, ambition, démesure! N'est-ce pas le début d'une ère nouvelle, celle de la conquête de l'espace?
A l'automne 2009, nous honorerons la liberté, en commémorant les 20 ans de la chute du Mur de Berlin. Là, pas de problème de mémoire, j'avais 29 ans, c'était quasiment hier pour moi. Quelle histoire, là aussi! Le début de l'effondrement du communisme, auquel personne ne s'attendait... Le Mur, symbole de ce qui sépare les hommes. Combien de murs reste-t-il encore aujourd'hui à abattre?
Le dernier anniversaire sera local, les 500 ans de l'Hôtel de Ville de Saint-Quentin, où je travaille et habite. J'organiserai une semaine de la démocratie locale, en octobre. Car l'Hôtel de Ville, c'est le coeur de la démocratie municipale, la base de la République, l'exercice concret de la citoyenneté. Il y a tant à dire, tant à faire là-dessus. Aidez-moi!
Je vais donc vous parler d'autre chose, de mes activités périscolaires, qui sont en quelque sorte le prolongement de mon enseignement, sans se confondre avec lui, car très différentes de lui. Ce sont des activités associatives, en cohérence avec mes activités professionnelles. En 2009, je vais poursuivre mes "Cafés" mensuels, Café-Philo bien sûr, mais aussi Café-Citoyen, Café-Livres et une innovation, un Café-Sciences. Le Ciné-Philo continuera ses séances, évidemment, avec 30 places gratuites pour les élèves de mon lycée.
Et puis, il y a les nouveautés de l'année, quelques rendez-vous anniversaires qu'il me semble important de célébrer. En février, nous fêterons les 200 ans de la naissance du grand savant moderne Charles Darwin. Son combat est celui de la science mais aussi de la laïcité. Aux Etats-Unis, première puissance mondiale, l'évolutionnisme n'est toujours pas complètement admis.
Le 21 juillet, l'événement sera cette fois technologique: les 40 ans de l'homme sur la Lune. J'avais 9 ans, je m'en souviens un peu. Quelle histoire! C'est l'un des plus grands événements de l'histoire de l'humanité. De notre époque, on ne retiendra que celui-là, j'en suis certain. Alors, célébrons le avec faste, ambition, démesure! N'est-ce pas le début d'une ère nouvelle, celle de la conquête de l'espace?
A l'automne 2009, nous honorerons la liberté, en commémorant les 20 ans de la chute du Mur de Berlin. Là, pas de problème de mémoire, j'avais 29 ans, c'était quasiment hier pour moi. Quelle histoire, là aussi! Le début de l'effondrement du communisme, auquel personne ne s'attendait... Le Mur, symbole de ce qui sépare les hommes. Combien de murs reste-t-il encore aujourd'hui à abattre?
Le dernier anniversaire sera local, les 500 ans de l'Hôtel de Ville de Saint-Quentin, où je travaille et habite. J'organiserai une semaine de la démocratie locale, en octobre. Car l'Hôtel de Ville, c'est le coeur de la démocratie municipale, la base de la République, l'exercice concret de la citoyenneté. Il y a tant à dire, tant à faire là-dessus. Aidez-moi!
lundi 5 janvier 2009
Les voeux, je veux!
Comment s'est passée la rentrée? Sous la neige... Sinon, fort bien. Pour moi en tout cas. Pour mes élèves, je ne sais pas. J'ai rendu les copies. Chez les L, un tiers étaient mauvaises. Pour commencer la nouvelle année, on fait mieux... En parlant de ça, je me suis plié à la petite tradition des voeux. Une année, je m'y suis refusé. Pour voir. Je crois que les élèves n'ont pas apprécié. Depuis, je souhaite immanquablement une bonne année à mes classes, et une pleine réussite au bac.
Et puis, il faut le faire aussi avec les collègues. Pas évident. En salle des profs, faut-il présenter ses voeux à chacun? C'est quasiment impossible. Aux uns, qu'on aime bien, et pas aux autres, qu'on connaît moins ou qu'on n'aime pas? C'est risqué, on peut vous reprocher une forme de discrimination, qu'on vous reprochera encore dans dix ans. Vous savez comment sont les êtres humains!
J'ai choisi d'y aller à l'instinct, et au hasard des rencontres. La meilleure stratégie, ce sont les voeux collectifs. Vous vous approchez d'une table et vous lancez à la cantonade une "bonne année" tonitruante. En quelques secondes, vous avez fait une dizaine de collègues à la fois! C'est rapide et pratique. Il y a aussi les voeux auxquels personne ne pense et qui ont, pour cette raison, ma préférence: aux documentalistes, à la Vie scolaire. Je m'y rends et leur souhaite une bonne année.
Autre dilemme: jusqu'à quand est-il décent de présenter ses voeux? Dans une semaine, quand je croiserai un collègue dans un couloir, sera-t-il encore temps de le faire? Je n'en sais rien. Autre dilemme: faire la bise, serrer la main ou se contenter de l'annonce verbale? Ne riez pas, ces petits détails peuvent être la source de grands drames. Enfin, ce matin, j'ai fait le plus gros. Je reprends mercredi, ça va se tasser, comme la neige qui tombe en ce moment sur mon lycée.
Et puis, il faut le faire aussi avec les collègues. Pas évident. En salle des profs, faut-il présenter ses voeux à chacun? C'est quasiment impossible. Aux uns, qu'on aime bien, et pas aux autres, qu'on connaît moins ou qu'on n'aime pas? C'est risqué, on peut vous reprocher une forme de discrimination, qu'on vous reprochera encore dans dix ans. Vous savez comment sont les êtres humains!
J'ai choisi d'y aller à l'instinct, et au hasard des rencontres. La meilleure stratégie, ce sont les voeux collectifs. Vous vous approchez d'une table et vous lancez à la cantonade une "bonne année" tonitruante. En quelques secondes, vous avez fait une dizaine de collègues à la fois! C'est rapide et pratique. Il y a aussi les voeux auxquels personne ne pense et qui ont, pour cette raison, ma préférence: aux documentalistes, à la Vie scolaire. Je m'y rends et leur souhaite une bonne année.
Autre dilemme: jusqu'à quand est-il décent de présenter ses voeux? Dans une semaine, quand je croiserai un collègue dans un couloir, sera-t-il encore temps de le faire? Je n'en sais rien. Autre dilemme: faire la bise, serrer la main ou se contenter de l'annonce verbale? Ne riez pas, ces petits détails peuvent être la source de grands drames. Enfin, ce matin, j'ai fait le plus gros. Je reprends mercredi, ça va se tasser, comme la neige qui tombe en ce moment sur mon lycée.
dimanche 4 janvier 2009
Dernier jour.
Dernier jour des vacances de Noël: un jour comme un autre, finalement. Suis-je heureux de retourner demain au lycée, de revoir les élèves? Oui, oui, oui. Suis-je satisfait d'avoir été en vacances? Oui, oui, oui. C'est ma vie, et je l'aime ainsi.
Sinon, j'ai terminé aujourd'hui mes sept dernières copies de L, je rendrai donc tout demain aux élèves. Pour ces corrections de Noël, j'ai choisi la méthode homéopathique, qui est la meilleure et que je recommande à mes élèves pour leurs travaux: faire cinq copies le matin puis passer à autre chose, en faire cinq autres plus tard ex caetera. C'est mieux que la chirurgie lourde: en faire quinze d'un coup et tout le paquet dans la journée, comme j'avais procédé à la Toussaint.
Avant de partir pour Londres, j'ai passé deux coups de fil: un pour remercier le père d'une élève qui, absente le jour de la remise des devoirs, juste avant les vacances, a déposé chez moi la dissertation de sa fille. L'autre pour prendre rendez-vous avec la mère d'un élève manifestement inquiète d'avoir reçu, pour son fils, une mise en garde travail. Je lui expliquerai mardi.
Au retour de Londres, j'ai reçu deux messages électroniques et un appel sur mon répondeur, trois élèves cherchant à me joindre: Julie pour me dire qu'elle ne sera pas présente demain, à cause de son JAPD (la journée militaire, qui remplace le service national); Raphaël, pour m'évoquer le prochain café-philo à Bernot; Simon, de l'UNL, le syndicat lycéen, pour m'annoncer que le mouvement de protestation reprendra à la rentrée. Et celui-ci s'étonne de l'absence des profs. Je lui réponds que mes collègues n'ont probablement pas envie qu'on les accuse de manipuler les élèves.
Ce soir, je vais préparer mon cartable (le même après 15 ans d'enseignement!), ranger mes cours et tenter de me coucher pas trop tard. J'espère que mes élèves de L auront acheté et lu le premier ouvrage que nous étudierons (deux sont exigés dans l'année): Ainsi parlait Zarathoustra, de Nietzsche, le prologue seulement.
Sinon, j'ai terminé aujourd'hui mes sept dernières copies de L, je rendrai donc tout demain aux élèves. Pour ces corrections de Noël, j'ai choisi la méthode homéopathique, qui est la meilleure et que je recommande à mes élèves pour leurs travaux: faire cinq copies le matin puis passer à autre chose, en faire cinq autres plus tard ex caetera. C'est mieux que la chirurgie lourde: en faire quinze d'un coup et tout le paquet dans la journée, comme j'avais procédé à la Toussaint.
Avant de partir pour Londres, j'ai passé deux coups de fil: un pour remercier le père d'une élève qui, absente le jour de la remise des devoirs, juste avant les vacances, a déposé chez moi la dissertation de sa fille. L'autre pour prendre rendez-vous avec la mère d'un élève manifestement inquiète d'avoir reçu, pour son fils, une mise en garde travail. Je lui expliquerai mardi.
Au retour de Londres, j'ai reçu deux messages électroniques et un appel sur mon répondeur, trois élèves cherchant à me joindre: Julie pour me dire qu'elle ne sera pas présente demain, à cause de son JAPD (la journée militaire, qui remplace le service national); Raphaël, pour m'évoquer le prochain café-philo à Bernot; Simon, de l'UNL, le syndicat lycéen, pour m'annoncer que le mouvement de protestation reprendra à la rentrée. Et celui-ci s'étonne de l'absence des profs. Je lui réponds que mes collègues n'ont probablement pas envie qu'on les accuse de manipuler les élèves.
Ce soir, je vais préparer mon cartable (le même après 15 ans d'enseignement!), ranger mes cours et tenter de me coucher pas trop tard. J'espère que mes élèves de L auront acheté et lu le premier ouvrage que nous étudierons (deux sont exigés dans l'année): Ainsi parlait Zarathoustra, de Nietzsche, le prologue seulement.
samedi 3 janvier 2009
Bonne année à tous.
Me revoici, après trois jours passés à Londres, qui m'ont rappelé combien j'avais été un mauvais élève en langue anglaise, après pourtant sept ans de cours! Comme quoi la quantité d'heures d'enseignement n'est pas toujours un gage de réussite...
Mes (presque) premiers mots sont pour vous souhaiter, bien entendu, une bonne et heureuse année:
- A mes élèves, du courage pour le deuxième trimestre, période charnière, primordiale, et tous mes voeux de succès pour la seule chose qui compte à leurs yeux, et ils ont bien raison: avoir le bac.
- A leurs parents, du courage aussi, parce qu'il en faut, dans ce difficile métier de parent, auprès duquel celui d'enseignant n'est presque rien.
- A mes collègues, de la solidarité entre nous, car le corps enseignant est parfois soumis à rude épreuve.
- A l'Ecole Publique tout entière, mon attachement indéfectible, la certitude que son existence est indispensable au bon fonctionnement de notre société, l'amour du métier, des valeurs républicaines et de la laïcité.
Mes (presque) premiers mots sont pour vous souhaiter, bien entendu, une bonne et heureuse année:
- A mes élèves, du courage pour le deuxième trimestre, période charnière, primordiale, et tous mes voeux de succès pour la seule chose qui compte à leurs yeux, et ils ont bien raison: avoir le bac.
- A leurs parents, du courage aussi, parce qu'il en faut, dans ce difficile métier de parent, auprès duquel celui d'enseignant n'est presque rien.
- A mes collègues, de la solidarité entre nous, car le corps enseignant est parfois soumis à rude épreuve.
- A l'Ecole Publique tout entière, mon attachement indéfectible, la certitude que son existence est indispensable au bon fonctionnement de notre société, l'amour du métier, des valeurs républicaines et de la laïcité.
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